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- Lutte ouvrière n°1714
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Hôpital de Grenoble : Y a t-il un médecin dans le service ?
Dans l'unité B du service de Gastrologie de l'hôpital Michalon à Grenoble, il n'y a plus d'interne depuis un mois et la situation n'a aucune chance de s'améliorer dans le semestre à venir. Face à cela, la direction a purement et simplement fermé les vingt lits de l'unité. Les malades ont été déplacés dans des services qui pouvaient les accueillir. Quant au personnel, il a dans un premier temps, en guise de protestation, refusé d'être déployé dans d'autres services, mais il a dû finalement s'y résoudre.
Le problème de fond réside, d'une part, dans la pénurie endémique d'internes à l'hôpital organisée par le ministère et, d'autre part, dans le refus de l'hôpital d'ouvrir des postes de médecins des hôpitaux aux internes qui finissent leur spécialité. De plus, il n'y a pas assez de personnel, toutes catégories confondues, alors que la charge de travail ne cesse de s'accroître.
L'an dernier déjà, le problème du manque d'internes s'était posé, et des médecins avaient été recrutés à l'étranger, pour des horaires interminables et des salaires minables. Cette année, le ministère recommande de faire la même chose, mais l'instance régionale de la Santé, la DRASS, fait blocage, prétextant que la situation du CHU n'est pas catastrophique, contrairement à celle des petits hôpitaux du département !
Dans l'unité voisine, la Gastro A, devant l'affluence des malades du B, la solution adoptée consiste à sélectionner les nouveaux malades selon le degré d'urgence. Aux problèmes de la Gastro, on pourrait ajouter ceux de la Rhumatologie, qui tourne grâce à du personnel soignant intérimaire, ceux de l'Accueil chirurgical, qui n'a pas d'interne depuis très longtemps, ceux de la Pneumologie, qui ferme des lits dans ses trois unités !
Ainsi la fermeture de lits est devenue un moyen de gérer la pénurie de personnel, qu'il soit médical ou paramédical.
Dans la semaine qui a suivi le mercredi 2 mai, le personnel de la Gastro, rejoint par d'autres, s'est réuni pratiquement tous les jours pour préparer la protestation contre cette situation. Le jeudi 10 mai, un rassemblement du personnel hospitalier des services touchés, internes et médecins compris, a réuni une centaine de personnes devant le bâtiment de la direction. Radio, journaux, télévisions étaient là. D'autres actions sont prévues, en particulier pour alerter la population au sujet de cette situation scandaleuse et contraindre la direction à embaucher !