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Italie : La "maison des libertés" de Berlusconi
Au sein de la coalition que dirige Berlusconi, appelée la "Maison des libertés", on trouve d'abord le parti de Berlusconi lui-même, Forza Italia. Fondé en 1993, lancé à peu près comme une marque de lessive, au moment où les scandales et les enquêtes des juges de l'opération "mains propres" entrainaient l'écroulement des partis jusqu'alors au pouvoir, la Démocratie-Chrétienne et le Parti Socialiste, Forza Italia ("Allez l'Italie") a pris pour nom le slogan des supporters dans les stades, rappelant que Berlusconi est aussi le patron du club de football Milan AC. Il a permis de recycler bon nombre de politiciens et de notables, en y ajoutant un certain nombre d'arrivistes ou même de mafieux.
Et puis, peu avant les élections, chaque électeur a reçu à domicile un magazine en quadrichromie, intitulé "Une histoire italienne" et retraçant la vie du "cavalliere" (le chevalier.. rien que ça !) Berlusconi : en famille, dans sa villa, avec ses fleurs, avec ses chiens, un homme simple, un homme humble, qui a réussi avec ses mains, qui ne doit ses milliards qu'à ses efforts, injustement persécuté mais jamais découragé, voilà l'histoire digne de la bibliothèque rose dont chacun a pu prendre connaissance...
Toujours dans cette "Maison des libertés", on trouve l'Alliance Nationale de Gianfranco Fini. Elle n'est autre que l'ancien parti néo-fasciste qui, désireux d'emprunter plus vite les allées du pouvoir, a décidé de se donner un air respectable en déclarant le fascisme "dépassé"... sans pour autant le renier : il se déclare maintenant seulement "post-fasciste". A la tête du deuxième parti de cette "Maison des libertés", le "post-fasciste" Fini apparaîtra aussi comme la deuxième tête politique du nouveau gouvernement italien.
Enfin, outre le Centre Chrétien Démocrate (CCD) de Casini, un des petits partis du centre entre lesquels la Démocratie-Chrétienne a éclaté, la "Maison" Berlusconi a aussi réussi à s'allier la Ligue du Nord d'Umberto Bossi. Ce parti est né il y a quelques années autour d'un discours électoral xénophobe, raciste, dressant le Nord de l'Italie contre le Sud présenté comme un poids mort pour le reste du pays, prônant l'autonomie du Nord, voire son indépendance pour que celui-ci n'ait pas à payer pour entretenir les Méridionaux présentés comme autant de paresseux vivant aux crochets de l'Etat.