Les Etats-Unis, hors de la commission des droits de l'Homme... Mais qu'est-ce que cela change ?18/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1714.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les Etats-Unis, hors de la commission des droits de l'Homme... Mais qu'est-ce que cela change ?

Les diplomates américains feignent la colère : pour la première fois depuis 1947, date de la création de la commission des droits de l'Homme à l'ONU, les Etats-Unis n'y seront pas représentés. En effet, les pays occidentaux ont droit à trois sièges. La France (52 voix sur 54), l'Autriche (41 voix) et la Suède (32 voix) ont été élues. Les Etats-Unis (29 voix) avaient demandé à la Suède de se retirer pour assurer leur élection, mais les Suédois s'y sont refusés.

Les Etats-Unis n'auraient pas la cote en ce moment dans le petit monde de la diplomatie. On leur reproche leur arrogance, leur position sur les mines antipersonnel, leur refus de limiter les émissions de gaz à effet de serre, leur décision de construire un bouclier antimissile, etc. Le chef de la diplomatie américaine, le très diplomate ex-commandant en chef de la guerre du Golfe Colin Powell, serait furieux et le Congrès américain envisage de "punir" l'ONU en ne payant pas les dettes américaines à cet organisme si les Etats-Unis ne retrouvent pas leur siège dans deux ans.

Qu'est-ce que l'absence des Etats-Unis changera pour les droits de l'homme ? Evidemment pas grand-chose. Pas plus que sa présence d'ailleurs, puisque le travail de cette commission consiste essentiellement à publier des "rapports" et à faire des "recommandations" que les pays concernés ignorent superbement.

Quant à la France, qui a obtenu 96 % des voix, son ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, est un pourfendeur de ce qu'il appelle le "droit de l'hommisme". Il déclare que les droits de l'homme ne sont pas un modèle qu'on peut "exporter", et affirme préférer le "dialogue". Une façon hypocrite de dire qu'il veut pouvoir continuer à commercer tranquillement avec les dictatures du monde entier, sans que la question du respect des droits de l'homme dans ces pays vienne entraver les affaires.

Bref, avec ou sans les Etats-Unis dans la commission de l'ONU chargée de s'en occuper, les droits de l'homme sont à conquérir.

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