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- Lutte ouvrière n°1897
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Dans les entreprises
Cegetel - Lyon-Bron : Grève contre restructuration et licenciements
Le groupe Cegetel-SFR-Vivendi veut supprimer 153 emplois, avec à la clef une centaine de licenciements (voirLO n° 1896).
L'Internet et le téléphone fixe, principalement les services techniques, sont visés. Il s'agit pourtant d'une branche en pleine croissance avec l'Internet haut débit et les télécommunications d'entreprise.
Plutôt que de former les techniciens sur les nouveaux systèmes qu'elle veut implanter, la direction préfère les éjecter et en embaucher d'autres tout formés que, vraisemblablement, elle voudrait payer moins. Sur le site de Bron, une soixantaine de postes sont menacés. Le plan comprendrait des licenciements et aussi des mutations de Lyonnais à Paris et de Parisiens... à Lyon!
Mercredi 1er décembre, une assemblée générale convoquée par les syndicats votait la grève pour le lendemain. Ce jour-là, la quasi-totalité du service visé, près d'une centaine de techniciens sur 120, s'installait à l'entrée de l'entreprise. Ils vivaient là leur première grève, et l'ambiance était enthousiaste. Chacun voit que le groupe gagne beaucoup d'argent: plus de 1,2 milliard d'euros de bénéfices pour Cegetel-SFR, qui appartient à Vivendi, lequel a distribué 3 milliards d'euros de dividendes à ses actionnaires en 2003. Le mot d'ordre est clair: en grève jusqu'au retrait du plan social.
La nuit, des grévistes se sont relayés devant l'entreprise. Le vendredi matin, le mouvement continuait. C'est alors que les grévistes ont vu arriver des bus, prévus avant la grève pour les emmener à une réunion où la direction devait présenter son point de vue.
Les bus sont restés vides, et le directeur qui devait tenir la réunion a dû venir au milieu des grévistes pour tenter de les rassurer. Mais il a surtout montré par là que la direction commence à s'inquiéter. Il faut dire que le site de Bron abrite la supervision du réseau chargé de faire face à toutes les pannes éventuelles.
Dans la journée, les grévistes ont aussi appris que lors d'une réunion à Paris avec les syndicats, la direction avait fait le chantage suivant: si vous acceptez le plan social, on ne touche pas à la mutuelle. En effet, en même temps que sa restructuration, la direction SFR-Cegetel engage une importante attaque contre la mutuelle de tous les salariés du groupe, cherchant à réduire sa participation.
Ce chantage n'a fait que rajouter à la révolte. La poursuite de la grève a été votée pour le lundi 6 décembre pour faire le lien avec le mardi 7 où une journée d'action du groupe était déjà programmée.