Au moment même où la direction de La Poste se vante du contenu social des accords de Vaugirard, qu'elle vient de signer avec la plupart des organisations syndicales, son attitude vis-à-vis de deux jeunes postiers embauchés en CDD début octobre au bureau de Paris 11 vient rappeler ce que valent ses belles paroles.

Elle qui se vante dans ces accords de l'attention toute particulière qu'elle porte aux jeunes et de son intention de transformer 10000 CDD en CDI, elle a laissé ces deux travailleurs sans paye pendant presque deux mois!

Tous deux ont été intégrés à la brigade qui commence à 5heures du matin. Sans moyens de transports, cela signifie un départ à 4heures et beaucoup de marche à pied pour ces deux postiers. Le problème du logement est également épineux: l'un d'eux, qui vient de Montpellier, s'était vu promettre un logement par La Poste, dont il n'a pas vu la couleur une fois arrivé au bureau. Il a donc dû s'arranger en se faisant héberger, avant de finalement trouver une place en foyer.

Au bout d'un mois sans ressources, nos deux camarades ont eu des problèmes ne serait-ce que pour se payer de quoi manger. Heureusement, ils ont pu compter sur la solidarité de leurs collègues. Scandalisés par la situation dans laquelle les mettait la négligence de la direction, des postiers sont allés faire pression sur la direction, réclamant une avance, pour qu'ils puissent au moins payer la cantine et que la direction hâte le déblocage de leur paye, ce qui a finalement été fait, le 23 novembre.

Le cas de ces deux travailleurs n'est pas isolé, la direction ne se souciant pas de savoir comment les jeunes embauchés en contrat précaire font pour vivre en attendant qu'elle daigne les payer. Une négligence qui ressemble bien à du mépris...