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Leur société
Le "oui" du PS à la Constitution européenne : Ne péripétie dans le combat des chefs
La consultation des adhérents du PS a donné une majorité en faveur du "oui" au référendum sur la Constitution européenne de Giscard. Près de 60% se sont prononcés pour le "oui" contre 40% optant pour le "non". Du coup les chefs de file qui avaient choisi d'appeler à voter pour le "oui" voient leur position confortée. Les Hollande, Lang, Aubry, Strauss-Kahn en ont profité pour procéder à un remaniement à la direction de leur parti, considérant que le vote des adhérents leur donnait autorité pour faire le ménage dans l'instance dirigeante. Comme quoi l'appareil du PS, tout comme celui de l'UMP et d'autres formations du même type, fait fi de cette "démocratie" dont il se targue d'être le meilleur représentant. Mais c'est l'affaire des adhérents du PS, pas la nôtre, ni celle de la majorité de la population.
La preuve est faite aussi, s'il le fallait, que l'enjeu de cette consultation avait peu à voir avec la Constitution européenne dont la paternité est assumée par Giscard. Mais il avait par contre beaucoup à voir avec ce combat de coqs que se livrent ceux que l'on appellent "les éléphants" du PS pour devenir "le" partant du Parti Socialiste dans la course à l'Élysée, qui aura lieu en 2007.
Mieux vaut se garder des pronostics sur ce que voteront les adhérents et les sympathisants du PS lors du prochain référendum. Rien ne dit que les minoritaires s'estimeront engagés par le choix de la majorité, malgré l'adjuration de François Hollande, qui a déclaré que "tous les parlementaires du PS, y compris les partisans du non, seront tenus de respecter la discipline du groupe au moment de la révision constitutionnelle préalable au référendum" et qu'il n'y avait "qu'une seule position du PS" sur la Constitution. Tous dans le rang, je ne veux voir qu'une tête, tonne l'adjudant Hollande à ses troupes. Sera-t-il entendu? Voire. Déjà, dans Le Parisien du 7 décembre, Jean-Luc Melanchon, sénateur de l'Essonne, déclarait son intention de voter "non" ajoutant "qu'il n'acceptera aucune police de la pensée", propos guère aimables pour le patron du PS.
Quant à dire qui sera le partant du grand prix de l'Élysée, dans un peu plus de deux ans, c'est une autre affaire. Fabius est crédité d'une mauvaise cote face à ses rivaux. Mais bien des choses peuvent changer d'ici trente mois. La seule certitude dans l'affaire, c'est que les travailleurs n'auront rien à gagner à miser sur l'un de ces chevaux, pas plus qu'ils n'y gagneraient en misant sur un cheval de l'écurie rivale, à droite.