Le PS et la Côte-d'Ivoire : Commission d'enquête peut-être... solidarité avec Chirac... c'est certain09/12/20042004Journal/medias/journalnumero/images/2004/12/une1897.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Le PS et la Côte-d'Ivoire : Commission d'enquête peut-être... solidarité avec Chirac... c'est certain

Au nom de leur parti, deux députés socialistes, Paul Quilès et François Loncle, ont réclamé une commission d'enquête parlementaire sur les derniers événements de Côte-d'Ivoire. Le Parti Communiste s'est associé à cette demande. Mais si PS et PC font mine de se démarquer du gouvernement dont ils s'étaient pourtant solidarisés lors des affrontements entre les soldats français et les manifestants ivoiriens, ils ne veulent surtout pas s'attaquer à l'armée française, dont ils soutiennent l'action.

Ainsi Ségolène Royal déclarait le 7 novembre dernier: "Le PS est uni derrière l'action gouvernementale, derrière l'action des forces françaises sous mandat de l'ONU." Laurent Fabius s'était refusé à la moindre critique du "rôle du chef de l'État" qui était, selon lui, "d'assurer la sécurité", ajoutant "la France a un rôle à jouer en Afrique, un rôle qui n'est pas colonial". François Hollande s'était quand même senti obligé de prendre quelques distances, tardives et du bout des lèvres, d'avec son "ancien ami" Laurent Gbagbo, déclarant en substance qu'il fallait considérer ce dernier non plus comme "socialiste" mais comme "chef d'État" et qu'il ne pouvait donc y avoir de "solidarité" avec lui. Quant à Julien Dray, porte-parole du PS, il a exprimé "l'émotion du parti et sa totale solidarité avec les forces françaises".

Le PS a toujours soutenu la politique africaine, une politique colonialiste, sous la présidence de Mitterrand comme sous celle de Chirac. Et dans la crise ivoirienne, son premier réflexe a été d'afficher sa solidarité avec le gouvernement Chirac-Raffarin. Pourquoi réclame-il donc cette commission d'enquête? Pour tenter après coup, une fois la tension retombée en Côte-d'Ivoire, de se démarquer de la droite.

Les dirigeants socialistes et ceux du PC savent qu'une commission d'enquête est sans effet. Elle n'apportera rien de nouveau, si tant est qu'elle voit le jour. Ce sont probablement des parlementaires qui piloteront cette commission comme cela se fait d'habitude; de droite et de gauche, à un titre ou à un autre, à une nuance près, ils sont tous solidaires de la politique africaine de l'Élysée. Avant même qu'elle soit née, les dirigeants socialistes ont déjà limité le champ d'investigation de cette commission en lui assignant comme objectif d'éclairer les "dysfonctionnements" de la gestion de la crise ivoirienne!

Le fait que Quilès soit à l'origine d'une telle demande ne manque pas de sel, lui qui, lors d'une mission précédente avait tout fait pour blanchir le gouvernement et l'armée française dans sa participation active au génocide rwandais!

L'armée française est sur place, en soutenant pour le moment un dictateur xénophobe, pour défendre les intérêts des grosses sociétés françaises qui y sont présentes. Et pas besoin d'une commission parlementaire pour le découvrir. C'est de notoriété publique.

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