Lundi 6 décembre, le lancement d'IDTGV à la Gare de Lyon à Paris ne s'est pas déroulé dans l'harmonie, la douceur et les petits fours, ainsi que l'aurait espéré la direction SNCF. Bien au contraire.

Des centaines de cheminots, à l'appel principalement de Sud-Rail, se sont rassemblés sur la plate-forme d'où devait partir ce fameux TGV, afin d'exprimer leur colère et leur opposition à ce qu'il faut bien appeler encore un petit bout de privatisation de la SNCF. Une armée de cadres et de CRS était aussi au rendez-vous.

Le décor ainsi posé, restait à la SNCF à faire partir à l'heure le TGV avec à son bord les passagers internautes. Seulement, les ruses consistant à faire croire que le TGV partirait de telle voie plutôt que de telle autre, histoire d'éloigner les manifestants, ont échoué du fait de la connaissance des cheminots sur les manoeuvres des trains... et des patrons. Et puis, quand les cordons de CRS s'installèrent dans un endroit, il ne fallait pas sortir de Polytechnique pour comprendre d'où allait partir le TGV!

Toute honte bue et sous la protection des CRS, les hauts cadres ont fini par jouer les "agents d'accueil", filtrant les passagers sous les quolibets des cheminots. Le TGV, sur lequel un cadre de la traction a remplacé le conducteur, est finalement parti avec 35 minutes de retard et l'appui des CRS qui voulaient interdire d'éventuelles descentes de manifestants sur la voie.

Le nombre de manifestants et de grévistes montre l'inquiétude des cheminots face à une privatisation annoncée, qui s'accompagnera forcément de centaines de suppressions d'emplois, notamment aux guichets des ventes. Plus généralement, c'est un indice du ras-le-bol qui pourrait bien annoncer un coup de colère des cheminots.