Un nouveau plan de licenciements de 61 travailleurs (sur 205) a été annoncé à ATB-Selni, une entreprise qui existe depuis plusieurs dizaines d'années à Nevers. Vendue en 2004 au groupe autrichien ATEC, elle fabrique des moteurs de machines à laver et son principal client est le groupe Fagor-Brandt.

En mars dernier, celui-ci a décidé de réduire ses commandes de 57 % alors qu'il s'était engagé à ne les réduire que de 12 %. Ce groupe a pourtant reçu 11,2 millions d'euros de l'État pour participer à la pérennité de la filière électroménager et maintenir les emplois. Le groupe autrichien ATEC, lui, a augmenté ses résultats de 69 % en 2008 par rapport à 2007 et son chiffre d'affaires a été multiplié par 4,5 depuis cinq ans. Mais il veut faire payer aux travailleurs de Selni la baisse de commande de Fagor-Brandt.

Les travailleurs ne veulent pas laisser faire les deux groupes et, depuis mercredi 22 juillet, ils ont décidé de bloquer l'usine, empêchant la sortie des pièces fabriquées. Ils s'opposent aux licenciements et veulent que ce soit les groupes Fagor-Brandt et ATEC qui paient. Et si des licenciements étaient malgré tout décidés, ils ne veulent pas se contenter des indemnités légales qui feraient 16 000 euros pour un travailleur avec 35 ans d'ancienneté. Ils veulent un mois de salaire brut par année d'ancienneté avec un minimum de 15 000 euros pour ceux qui ont moins de cinq ans.

La direction, qui ne voulait rien savoir jusque-là, a commencé à reculer et une réunion était prévue le 29 juillet à la préfecture de Nevers. Les travailleurs, en tout cas, restaient mobilisés.