Le 28 juillet, l'effondrement d'un des tunnels creusés sous la frontière séparant la bande de Gaza de l'Egypte a causé la mort d'un Palestinien et cinq autres ont disparu. Deux jours auparavant, sept autres étaient morts ensevelis dans un autre tunnel.

Depuis début 2007, 150 Palestiniens ont trouvé la mort dans ces tunnels de plusieurs centaines de mètres, creusés à 15 ou 20 mètres de profondeur sur les 14 kilomètres de frontière.

Ces tunnels sont à la fois pratiquement la seule source d'embauche dans un territoire où le chômage officiel culminait en avril dernier à 44 %, et presque le seul moyen d'approvisionner les 1,5 million d'habitants de la bande de Gaza. Mais ils sont régulièrement bombardés par les militaires israéliens et étroitement surveillés par les soldats égyptiens, qui parfois les inondent de carburant ou les truffent d'explosifs.

Les six points de passage, régulièrement fermés par les autorités israéliennes ou ouverts au compte-gouttes, ne font que transformer Gaza, depuis le début du blocus, en une vaste prison à ciel ouvert. Six mois après la fin de la récente guerre, le blocage des matériaux empêche la reconstruction des 6 300 habitations détruites ou très endommagées. L'acheminement des marchandises et même leur sortie sont sévèrement restreints, et cette sorte de siège imposé par Israël enfonce encore les habitants dans la misère matérielle et morale. Le revenu moyen des ménages se borne à 200 euros par mois et la scolarisation des enfants en primaire a chuté.

Le blocus imposé par le gouvernement israélien conduit à une situation intenable pour la population palestinienne. Une situation scandaleuse, dont les puissances occidentales sont complices.