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Dans les entreprises
Indre-et-Loire : Les patrons compensent la crise avec nos emplois
Depuis quelques semaines, c'est quasiment tous les jours que l'on annonce des licenciements, fermetures ou délocalisations d'entreprises dans le département d'Indre-et-Loire.
Kuka Systems (ex-Farman-fabricant de robots industriels) ferme l'usine de La Riche, jetant ainsi 84 personnes à la rue ; Corona Médical (matériel médical) délocalise une partie de sa production en Chine, supprimant 63 emplois ; l'imprimerie Mame licencie 30 personnes. C'est aussi Plastivaloire (injection plastique) qui ferme l'usine de Chinon et compte supprimer 163 postes et Servi Doryl (moules plastiques pour les fromages) qui annonce 26 licenciements. Quant à Michelin à Joué-lès-Tours, on ne sait pas encore quel sera le nombre de licenciés, mais sur trois usines en France il y en aurait 1093. Le quotidien local La Nouvelle République aussi restructure et prévoit de laisser 181 personnes sur le carreau. Voilà pour les plus récents qui viennent s'ajouter aux plans sociaux qui ont touché des centaines de travailleurs du département depuis début 2009.
En annonçant la fermeture de Kuka Systems, La Nouvelle République, titrait « les nuages s'amoncellent sur l'économie tourangelle ». Mais ils s'amoncellent surtout sur les travailleurs. Car beaucoup de ces entreprises sont des filiales de groupes qui comportent bien d'autres établissements, et continuent à faire des profits. C'est le cas de Corona Médical, filiale du groupe Paramount Bed, numéro deux mondial du matériel médical qui a encore distribué à ses actionnaires l'équivalent de 6,7 millions d'euros de dividendes. C'est aussi le cas de Mame, filiale du groupe Laski ou Kuka Systems qui, en fermant des usines et faisant des économies sur les salaires, maintient ses marges bénéficiaires malgré la chute des ventes. Beaucoup, pour ne pas dire toutes, ont eu accès à des fonds publics, que ce soit au titre de l'aide à la sous-traitance automobile, des aides de la Région comme Servi Doryl, de la communauté de communes qui rachète des locaux de l'imprimerie Mame, ou de la prise en charge du chômage partiel (1 229 927 heures pour les cinq premiers mois de 2009 en Indre-et-Loire !).
Alors, à l'encontre des patrons et de l'État qui parlent de « plans de sauvegarde de l'emploi », c'est bien à la seule préservation des profits que servent les sacrifices multiples imposés aux familles ouvrières. Des profits dont il faudra imposer qu'ils servent à garantir l'emploi et les salaires.