Code du travail : Badinter hurle avec les loups17/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2446.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Code du travail : Badinter hurle avec les loups

La campagne permanente des patrons contre le Code du travail a trouvé tout naturellement des relais chez les politiciens de droite. De Bayrou à Fillon, de Sarkozy à Juppé, ils veulent tous le simplifier afin, disent-ils, de libérer l’entreprise. Le couplet contre le Code du travail est devenu un passage obligé des discours de Sarkozy et consorts. Il est applaudi par l’auditoire pour ce qu’il est : une attaque contre les droits des travailleurs, un encouragement à les réduire à merci.

Le PS et son gouvernement, s’ils ont bien poursuivi concrètement la politique de la droite en matière de destruction du droit social, restaient jusque-là modérés dans leur propagande. Mais, lundi 15 juin, la gauche de gouvernement a fait donner la grosse artillerie contre le droit social.

Robert Badinter, le ministre de la Justice de Mitterrand qui fit abolir la peine de mort, ancien président du Conseil constitutionnel, présenté comme le gardien du temple de la gauche morale, s’est joint à la campagne contre le Code du travail. Dans une tribune publiée par Le Monde, Badinter utilise les mêmes arguments que les autres : le texte serait long, obscur et cette obscurité-même serait une des causes du chômage.

Badinter, escorté d’un professeur de droit social également réputé de gauche, propose donc une réécriture du Code, simplifiée à l’extrême, où il ne reste plus que quelques grands principes. Le reste, c’est-à-dire la vie réelle des travailleurs, serait laissé à la libre discussion entre les personnes concernées, c’est-à-dire, aujourd’hui, au chantage patronal.

Pour continuer son œuvre de destruction des droits des travailleurs, le gouvernement avait besoin d’une caution morale. Badinter vient de la lui fournir.

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