Crèches parisiennes : le personnel en colère17/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/creches_Paris_28_mai_2015.jpg.420x236_q85_box-0%2C192%2C2048%2C1344_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Crèches parisiennes : le personnel en colère

Depuis l’an dernier, les journées de grève se multiplient dans les crèches municipales de Paris. Les 28 et 29 mai, près de la moitié du personnel des établissements d’accueil était en grève. Un nouveau préavis de grève reconductible a été déposé pour le jeudi 18 juin.

Illustration - le personnel en colère

En effet, la municipalité parisienne gère depuis des années les crèches à l’économie. Du seul point de vue légal, les taux d’encadrement (un adulte pour 8 enfants qui marchent) sont ridiculement bas. Ces ratios datent de l’après-guerre, période où les établissements d’accueil s’occupaient de jeunes enfants passant l’essentiel de leur journée dans un berceau. Mais à certains moments, ces taux d’encadrement ne sont même pas respectés dans les crèches de la ville de Paris ! Et les responsables d’établissement, dont ce n’est pas la mission, sont obligées parfois de rester auprès des enfants.

Les employées en congés maternité ne sont plus remplacées car la ville de Paris n’arrive pas à embaucher, dit-elle. Évidemment, car le personnel est dans l’impossibilité de payer un loyer parisien et l’amplitude horaire des crèches, à laquelle s’ajoutent des temps de transport considérables, est très contraignante pour un personnel, majoritairement féminin, qui a bien souvent des jeunes enfants.

L’administration tente de recruter un « volant de remplacement » parmi le personnel déjà embauché. Pour qui accepterait d’en faire partie, il s’agirait de faire le bouche-trou sur toute une zone en échange d’une prime ridicule. Même si la direction arrivait à ses fins, ce projet dérisoire ne règlerait rien car chaque année 250 salariées partent en congé maternité, et des centaines d’autres quittent la ville de Paris.

Enfin l’absentéisme dû au stress et aux mauvaises conditions de travail explose. Il est de plus en plus difficile de prendre congés, pauses, journées enfant malade, heures de grossesse. Les horaires peuvent être changés au dernier moment et il arrive que des pressions soient faites sur les collègues en arrêt maladie.

La qualité de l’accueil des enfants se dégrade. L’administration continue à ouvrir, coûte que coûte, de nouveaux établissements. Sa seule préoccupation est le taux de remplissage, et elle demande d’inscrire plus d’enfants qu’il n’y a de berceaux. Dans certaines crèches, vu les changements constants de personnel, les enfants perdent leurs repères, ce qui se traduit par des pleurs, de l’agressivité, des difficultés alimentaires ou de sommeil. Comment tenter de régler ces problèmes sans même avoir la possibilité de se réunir pour en parler, ou de partir en formation ?

L’administration se vante de ne pas respecter le décret Morano, passé sous le gouvernement de droite et toujours pas aboli, qui autorise 60 % de personnel peu ou pas qualifié auprès des enfants. En réalité, il est en voie d’application.

Alors le personnel a bien l’intention de continuer à se faire entendre !

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