Espagne : des espoirs que seule la lutte pourra concrétiser17/06/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/06/2446.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Espagne : des espoirs que seule la lutte pourra concrétiser

Samedi 13 juin, avait lieu en Espagne la désignation des maires issus des majorités élues le 24 mai. Pour le Parti populaire (le PP, de droite, au gouvernement) cette journée a été la confirmation d’une défaite. Dans plusieurs grandes villes comme Madrid, Barcelone, Saragosse, Séville, Cadix et bien d’autres, l’ancien maire a dû céder la place.

Souvent les nouvelles majorités se sont constituées autour du candidat du Parti socialiste (PSOE). Mais souvent aussi l’accord s’est fait autour de candidatures dites d’ unité populaire, incluant Podemos et d’autres courants émanant des mouvements contestataires et des mobilisations de ces dernières années. Cela a été le cas à Madrid, où Manuela Carmena, à la tête de la coalition Ahora Madrid, doit son succès à son passé de militante antifranquiste liée au Parti communiste. Elle le doit aussi à son rôle depuis plusieurs années dans les mobilisations contre les expulsions, les économies sur les services publics et pour les droits des femmes.

Cela a été aussi le cas d’Ada Colau à Barcelone, jeune femme très populaire pour son rôle dans les mobilisations contre les expulsions, contre les attaques visant les services publics et contre corruption, et aussi pour d’autres, moins connus mais qui ont joué un rôle au niveau local dans les mobilisations de ces dernières années.

Nous publions à ce sujet un large extrait de l’éditorial des bulletins d’entreprise que publient nos camarades de Voz Obrera (UCI).

(…) La joie s’est exprimée le jour même de l’installation des nouveaux maires. Des milliers de personnes, à Madrid, Barcelone, Valence, Cadix ou Séville et dans bien d’autres villes, sont descendues dans la rue pour les saluer et huer les maires sortants, du Parti Populaire.

À Cadix, par exemple, Teofila Martinez, du PP, a été conspuée, sifflée et huée lorsqu’elle est sortie de l’Assemblée plénière. Tous les nouveaux maires ont promis de lutter contre la corruption, contre les expulsions des logements, les restrictions et coupures d’eau et d’électricité, et la pauvreté. Leurs discours avaient pour axe principal la lutte contre la pauvreté, le chômage, les inégalités, la nécessité d’organiser une solidarité citoyenne et de privilégier le sort des hommes et des femmes face aux intérêts privés du patronat. Ils ont exprimé du même coup leur intention de prendre en considération le monde du travail et les plus pauvres qui supportent le poids de cette longue crise provoquée par les grands groupes financiers, les multinationales et les entreprises qui exploitent sans pitié les travailleurs pour maintenir leurs profits.

Ces nouvelles élections ont montré clairement que la majorité de la population en a assez des mensonges, du vol et des attaques perpétrées par Rajoy, le PP et tous les gouvernements au service des plus riches et des entreprises de l’Ibex 35 [le Cac 40 espagnol] qui gagnent des milliards d’euros dans cette crise.

Quant aux élections générales à venir, beaucoup espèrent une fois de plus un vote massif contre le PP.

Plus que jamais, il faut être conscients qu’il ne suffira pas de belles paroles et de bonnes intentions pour résoudre les difficultés que vivent des millions de familles de la classe ouvrière et des classes populaires, avec des millions de personnes au chômage ou touchant des salaires de misère. Que l’on ne nous présente pas de faux remèdes ! Il faut des mesures d’urgence qui aillent à la racine de tous les problèmes. Et cela commence par l’emploi.

Le capitalisme vit une crise historique. Cela signifie que ce système est obsolète, qu’il va de catastrophe en catastrophe, sans pouvoir assurer des progrès pour l’humanité.

Le capitalisme n’est même pas capable de fournir un travail digne à tous dans le cadre de ce système. Les salaires de misère, les contrats partiels ne sont qu’une façon pour le capitalisme de se sortir de la crise pour maintenir ses profits. C’est pour cela qu’il faut répartir le travail entre tous sans baisser les salaires, en créant des emplois publics, en expropriant les moyens de production, les banques, les grandes exploitations agricoles et les grandes entreprises, qui sont entre les mains des riches, qui doivent payer la crise qu’ils ont provoquée.

C’est pourquoi lorsque nous avons l’occasion de descendre dans la rue il faut en profiter pour nous faire entendre et exiger le pain, le travail, le logement et la dignité.

C’est le seul chemin pour changer le rapport de forces en faveur du monde du travail. Et c’est ce qu’ont compris bien des collectifs de lutte qui ont manifesté le 13 juin aux portes des mairies.

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