Depuis 2007 les tarifs réglementés de l’électricité ont augmenté de 49 % et ceux du gaz de 36 %. C’est ce que constate le médiateur national de l’énergie dans son rapport annuel.

Les gouvernements de droite et de gauche qui se sont succédé dans cette période en sont directement responsables. Ce sont eux en effet qui fixent les tarifs réglementés d’EDF et d’Engie (ex-GDF Suez), les deux sociétés qui alimentent encore l’immense majorité des particuliers. En 2007, l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence était censée faire baisser les prix grâce à l’arrivée de nouveaux opérateurs, libres de les fixer. C’est exactement le contraire qui s’est produit.

Ces hausses pèsent lourdement sur toute une partie de la population. Le rapport dénonce le fait que 8 millions de personnes consacrent plus de 10 % de leurs revenus aux dépenses d’énergie dans le logement. Il faudrait y ajouter tous ceux qui n’atteignent pas ce seuil uniquement parce qu’ils renoncent à se chauffer correctement, craignant de ne pouvoir régler leur facture. Ils mettent ainsi en danger leur santé, car avoir froid dans son appartement n’est pas seulement gênant, c’est aussi une source de maladies chroniques comme l’arthrose ou les troubles des voies respiratoires.

Aujourd’hui, de nouvelles augmentations sont dans l’air. Le PDG d’EDF a demandé des hausses de tarifs. Les investissements nécessaires à l’entretien des centrales nucléaires et le rachat d’une partie d’Areva lui fournissent des prétextes commodes, et l’on peut prévoir que le gouvernement lui donnera satisfaction. Mais la population n’a aucune raison de payer pour les dividendes des actionnaires d’EDF ou d’Engie.