La grande distribution écrase les producteurs17/06/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/06/vache.JPG.420x236_q85_box-0%2C300%2C3200%2C2100_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La grande distribution écrase les producteurs

Illustration - La grande distribution écrase les producteurs

En effet, les prix payés aux éleveurs ont diminué ces dernières années. Ceux du porc n’ont jamais été aussi bas depuis 2011. L’Observatoire des prix et des marges, qui analyse l’évolution dans ce secteur chaque année, indique une baisse de 5 % des prix payés aux producteurs en moyenne en 2013. Pour la viande bovine et porcine, cette diminution s’est située entre 6 et 8 %.

Les producteurs sont aussi pressurés par les capitalistes de la filière de l’agroalimentaire qui les obligent, par exemple, à payer toujours plus cher les aliments pour bétail. Mais surtout, ils font les frais de l’appétit insatiable des capitalistes de la grande distribution. Les consommateurs ne voient pas la couleur de cette baisse des prix payés aux éleveurs, passée presque intégralement dans la poche des actionnaires de Carrefour, Leclerc, Auchan et C°. Ce n’est pas pour rien que les propriétaires de ces groupes font partie des premières fortunes de France.

Aujourd’hui, sur certaines parties du porc, par exemple, les producteurs touchent 2,50 euros au kilo. L’abattoir de son côté ne gagne que 63 centimes. Puis, la grande distribution vend cette viande au double de ce prix. Pour les volailles, le prix de production est passé à 1,34 euro le kilo et la marge de la grande distribution à 1,78 euro le kilo.

Les géants de la distribution profitent de leur situation pour écraser les agriculteurs. Dernièrement, différents groupes se sont alliés, comme Auchan et Super U ou Carrefour et Cora, pour constituer des centrales d’achat communes et renforcer encore leur position de quasi-monopole face aux fournisseurs.

Le gouvernement n’entend aucunement s’opposer au pouvoir des grands distributeurs. Le Foll, ministre de l’agriculture, s’est contenté de proposer des aides pour diminuer les charges des petits producteurs. Il voudrait aussi réduire les périodes de promotion pour « redonner une place aux prix », dit-il. Ces mesures ne coûtent rien aux grands groupes capitalistes de la distribution, mais reviennent à faire payer les consommateurs.

La colère des producteurs est légitime et ils ont raison de se battre pour pouvoir vendre leur production dans des conditions qui leur permettent de vivre. Le vrai problème est la façon dont la grande distribution s’engraisse, tant aux dépens des producteurs que des consommateurs.

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