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Leur société
Migrants : un préfet à nouveau condamné
Le préfet des Alpes-Maritimes a été condamné par le tribunal administratif de Nice pour violation du droit d’asile. Le juge lui a imposé de faire enregistrer les demandes d’asile de trois Soudanais.
Le 22 août, hébergés dans la ferme de Cédric Herrou, militant de l’association Roya citoyenne qui vient en aide aux migrants, ils avaient été interpellés alors qu’ils tentaient d’aller à Nice pour déposer leur dossier. La gendarmerie et la préfecture étaient pourtant officiellement prévenues de leur déplacement. Une fois déposée, cette requête les aurait autorisés à rester en France jusqu’à l’obtention d’une réponse. Mais les trois Soudanais avaient été interpellés et renvoyés en Italie, en toute illégalité.
Ce genre de procédé n’est pas nouveau. En mars 2017, le même préfet avait été condamné pour avoir fait renvoyer, de la même façon, une famille de réfugiés fuyant la dictature en Érythrée. Une avocate raconte comment les policiers arrêtent les migrants sur le sol français pour les reconduire en Italie, munis de refus d’entrée illégaux car ils n’ont pas été interpellés sur la frontière, de papiers comportant de fausses mentions, et après des auditions sans interprète.
Barrages et contrôles se sont multipliés, en particulier dans la vallée de la Roya où les militants sont actifs et perpétuellement surveillés dans leur aide aux migrants. Cédric Herrou a récemment été condamné à quatre mois de prison avec sursis et mis en examen pour transport de personnes en situation irrégulière à l’intérieur du territoire français.
Cette politique d’un préfet très à droite, ancien adjoint de Claude Guéant, est une nouvelle fois condamnée par le tribunal. Ce n’est que justice pour les migrants, et c’est une satisfaction pour ceux qui les aident et pour tous ceux qui défendent la liberté de circulation et d’installation des réfugiés.