Les postiers de Paris-Clignancourt, dans le 18e arrondissement de Paris, en étaient lundi 20 septembre à leur 13e jour de grève pour réclamer du personnel supplémentaire. Le mouvement avait démarré mercredi 8 septembre, alors qu'ils s'étaient retrouvés trois aux guichets alors qu'ils doivent être au moins deux fois plus. Dans ce bureau, qui dessert un quartier populaire, il faut souvent aider les usagers, dont de nombreux immigrés, à remplir les papiers. La même opération demande donc souvent plus de temps qu'ailleurs. Les jours de virements de l'Assedic, ou de versements des allocations familiales, ce sont 1 300 personnes qui défilent aux guichets. Et les effectifs sont tellement insuffisants que les samedis, plusieurs dizaines de personnes doivent repartir sans avoir été servies.

Depuis le début, la direction ne veut rien entendre. En huit jours, elle n'avait lâché qu'un CDD d'un mois, un emploi-jeune, et un postier en brigade roulante pour quatre mois. Mardi 14, elle a bien annoncé une embauche, mais en même temps elle prévenait qu'un collègue en longue maladie serait définitivement rayé des effectifs. Et depuis, rien de plus. La direction répète que pour elle tout va bien.

Devant une telle mauvaise foi, les grévistes se sont adressés aux autres bureaux. Jeudi 16 septembre ils ont été au bureau central d'arrondissement, à Paris 18, où ils ont pris la parole devant les facteurs, puis les guichetiers. Ils les ont appelés à les soutenir en se mettant en grève lundi 20, jour pour lequel un préavis avait été déposé par la CGT, FO et SUD pour les 18e, 17e et 8e arrondissements (la direction Paris-nord). Et le vendredi ils ont été de même dans les bureaux satellites du 18e. Ils se sont également adressés aux usagers avec une pétition : " Oui aux embauches, non aux files d'attente ! ", qui a été massivement signée. Et lundi 20 septembre, les guichets de Paris 18 et de trois autres bureaux de l'arrondissement étaient complètement fermés, et d'autres ne fonctionnaient que partiellement. Des facteurs étaient également en grève.

La direction ne bouge toujours pas. Pour elle : " Il faut tenir compte de la réalité économique, et le bureau peut fonctionner comme ça jusqu'à la mise en place de la réduction du temps de travail en janvier prochain ". Mais les grévistes ne l'entendent pas de cette oreille, et ils ont le soutien des autres postiers et des usagers.