Les premiers contingents de la " force de paix " mandatée par l'Onu, sont arrivés au Timor-Est. Le nom de l'opération, " Stabilisation ", est tout un symbole. Il s'agit avant tout de rétablir l'ordre, l'aspect humanitaire est secondaire. Le passage de ce territoire, où l'autorité légale indonésienne est totalement discréditée, à un gouvernement indépendant, ne se fera que sous contrôle de l'impérialisme. L'Australie, qui commande et fournit le gros du contingent, sera sans aucun doute la nouvelle puissance tutélaire du Timor-Oriental, lequel n'aura, comme tant d'autres pays du Tiers Monde, qu'une indépendance illusoire.

L'Australie discutait jusqu'alors avec les autorités indonésiennes du partage des ressources pétrolières de la mer de Timor situées entres les deux pays. Elle se prépare maintenant à en discuter avec les futurs dirigeants timorais... si même ce n'est pas déjà fait. Lesquels dirigeants nationalistes timorais semblent d'ailleurs tout prêts à se montrer accommodants avec l'impérialisme.

L'Indonésie, quant à elle, a dû finalement accepter l'envoi du contingent de l'Onu. Sans doute la menace de retarder les versements du prêt accordé par le FMI (47 milliards de dollars, dont les 10 premiers milliards ont seuls été payés) a joué un rôle déterminant dans cette décision. Cela n'empêche nullement le régime, déstabilisé l'an dernier, de tenter de renforcer le pouvoir des militaires.

Ces derniers, ainsi que la famille Suharto, s'étaient taillé des fiefs énormes à Timor. C'est à leur profit que les milices anti-indépendantistes ont commis un carnage. Et les militaires et le clan Suharto vont encore tenter par tous les moyens de conserver tout ou partie de " leurs " possessions.