Face à une mobilisation importante des travailleurs du fait du projet de fermeture qui menace de licenciement les 451 salariés de cette filiale à 99 % de Michelin, le tribunal de grande instance de Soissons avait une première fois, la veille de la manifestation du 21 septembre, annulé la procédure de licenciement initiée par la direction.

Depuis, cette manifestation a réuni plusieurs milliers de personnes à Soissons, montrant que l'émotion était profonde face aux décisions du trust milliardaire, qui n'a cure de transformer en désert économique toute la région.

La direction de la filiale Michelin a persisté dans son projet et a de nouveau assigné les représentants du personnel, fin septembre, devant le tribunal pour obtenir la tenue du premier comité d'établissement qui ouvrirait la consultation officielle pour déboucher quelques semaines plus tard sur les licenciements.

Une nouvelle fois le tribunal s'est opposé à la décision de Michelin et a refusé l'ouverture de la procédure officielle de licenciements. Un nouveau camouflet qui renforce le moral des travailleurs qui refusent d'être jetés à la rue.

Pour s'opposer aux plans de Michelin, qui voudrait bien, à travers la liquidation de sa filiale, démontrer que le plan des 7 500 suppressions d'emplois s'applique sans entraves, les salariés et leurs représentants posent désormais le problème d'être considérés comme des salariés de Michelin de plein droit.

Cela obligerait Michelin à traiter juridiquement les salariés de sa filiale à 99,98 % dans le cadre général du plan de 7 500 suppressions d'emplois sur l'ensemble du groupe et non à la va-vite, comme il voudrait le faire. Ce ne serait qu'une protection relative et cela n'éviterait pas de devoir lutter pour mettre en échec les plans de Michelin. Mais les travailleurs de Michelin-Wolber se retrouveraient, il faut l'espérer, dans la même lutte que leurs camarades du groupe. Cela peut contribuer à contrarier le scénario prévu par Édouard Michelin, et c'est tant mieux !