Les chauffeurs de taxi en ont assez d'être roulés12/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1635.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les chauffeurs de taxi en ont assez d'être roulés

Les chauffeurs de taxis ont manifesté la semaine passée pour dénoncer l'aggravation de leurs conditions de travail. Journées de travail à rallonge dépassant bien souvent onze heures par jour, des semaines de six voire de sept jours de travail...

C'est avant tout la pratique de la location qui est mise en cause. La profession de chauffeur de taxi est très réglementée. Le nombre de taxis et les tarifs des courses sont déterminés par le ministère des Finances. Il y a ainsi à Paris près de 14 900 taxis en circulation. A chaque véhicule correspond une licence de taxi, accordée par l'administration. Avant 1973, pour être chauffeur, il fallait soit acheter une telle licence et se mettre à son compte en tant qu'artisan, soit devenir salarié d'une société. En 1973, une ordonnance de la Préfecture de Paris a rendu possible une troisième formule : la location de taxis.

Par ce biais, des sociétés louent leurs taxis en échange d'une redevance qui se monte actuellement à près de 4 650 F en moyenne par semaine. Le chauffeur n'a pas de contrat de travail, n'a donc pas droit aux congés payés, aux congés maladies ou à l'assurance chômage. A lui de se débrouiller pour payer la redevance et gagner sa vie.

Vu le prix du rachat d'une licence (plus de 600 000 francs) et le peu de places disponibles en tant que salariés, beaucoup ont dû se résoudre à accepter ce système.

Pour certains patrons, cela a été plus que lucratif, à l'image de la famille Rousselet, propriétaire de la société G7. Rousselet, ami et collaborateur de Mitterrand, a pu se bâtir une véritable fortune et se lancer dans bien d'autres opérations comme dans Canal Plus dont il fut l'un des fondateurs. Mais pour les chauffeurs de taxis soumis à ce régime - et ils sont plus de 6 500 - c'est un véritable esclavage, couvert en toute connaissance de cause par les autorités.

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