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- Lutte ouvrière n°1646
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Leur société
Grève à l'Hôtel des Finances de Créteil
A partir du printemps 1999, le ministère de l'Economie, des Finances et de l'Industrie a entrepris de consulter ses agents afin d'élaborer un vaste projet de réforme. Présenté comme une modernisation des services, et malgré la volonté de " discussion constructive " des syndicats, les agents se sont peu à peu rendus compte qu'on voulait leur faire avaliser un vaste plan de démantèlement du service public, se traduisant par des dizaines de milliers de suppressions d'emplois (sur les 180 000 dépendant du ministère).
Au cours du mois d'octobre 1999, les " consultations " ont tourné court devant le mécontentement des agents. Dominique Strauss-Kahn puis Christian Sautter, qui l'a remplacé, ne cessent depuis de repousser la remise de leurs conclusions vis-à-vis de cette opération dont tout semble ficelé d'avance. La CGT, le 26 novembre, puis tous les syndicats le 17 décembre, ont appelé à des journées d'action suivies par 25 %, puis 30 % des agents. Le ministre a déclaré qu'il ne céderait pas devant le rapport de force, mais le directeur général des Impôts a démissionné. La nouvelle journée d'action du 20 janvier a été suivie à près de 70 % (une mobilisation " historique " d'après les syndicats). Dans la foulée la grève reconductible a été votée en AG sur plusieurs sites, notamment à Lille, Toulouse, Montpellier... et fait tache d'huile !
A Créteil (Val-de-Marne), où une partie des agents sont en grève depuis le 24 janvier, des AG d'une centaine de travailleurs se tiennent tous les jours. Notre intention est maintenant de mobiliser sur d'autres sites et de nous adresser aux usagers du service public, par les tracts que nous rédigeons collectivement. Avec pour objectif immédiat de préparer le 27 janvier, jour où le rapport définitif doit être remis, et l'on s'oriente vers une nouvelle journée de grève massive aux Finances !
Voilà que refait surface, après quelques années de silence, la question du financement par le BRGM (Bureau des Recherches Géologiques et Minières) de voyages d'Allègre, qui en était alors son président, durant l'année 1996.
En 1996 en effet, le socialiste Jean-Pierre Hugon, directeur général du BRGM, avouait s'inquiéter du montant des frais de déplacement du président Allègre, dont sept des treize déplacements, effectués parfois en 1ère classe, parfois en Concorde, n'avaient eu aucun rapport avec le BRGM.
Interrogé par l'inspection des finances, Allègre se justifiait ainsi : la situation qu'il avait utilisée en tant que président en quelque sorte " potiche " du BRGM était " une situation de coutume ". Il est vrai que nombre d'affaires d'emplois fictifs, comme ceux offerts par exemple à Air France à des politiciens entre deux mandats, voire à leur famille, ont montré qu'effectivement la " coutume " en question était fort répandue.
Là où cette histoire ne manque quand même pas de sel, c'est qu'Allègre s'est depuis fait le pourfendeur de la " mauvaise graisse du Mammouth Education Nationale ", autrement dit qu'il ne s'est pas privé et a toujours pour objectif de mettre ses administrés au régime des économies. Mais il a aussi, depuis qu'il est devenu ministre de l'Education nationale, obtenu que le BRGM passe de la tutelle du ministère de l'Industrie à la sienne. Voilà donc comment le Mammouth écrase non seulement les salaires et les conditions de travail à l'Education nationale, mais aussi les affaires qui le concernent...