De Carbon-Delphi (Andé - 27) : La colère monte d'un cran04/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1647.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

De Carbon-Delphi (Andé - 27) : La colère monte d'un cran

Vendredi 28 janvier, près de 300 travailleurs de De Carbon à Andé, dans l'Eure, sont montés au Siège social de Delphi France à la Garenne-Colombes, près de Paris, pour demander des explications à la direction qui a décidé de licencier 290 membres du personnel sur les 500 que compte l'usine.

D'importantes forces de police étaient stationnées aux alentours mais cela n'a pas empêché les travailleurs d'entrer en jouant les passe-muraille, ni les verrous des belles portes vitrées de l'entrée ni les portes elles-mêmes n'étant d'une efficacité extrême...

Ne trouvant pas d'interlocuteurs, ils ont ensuite fait un tri assez expéditif des papiers et dossiers du Siège 1

Puis, dans la lancée, ils sont allés à l'établissement de Villepinte en Seine-Saint-Denis, toujours dans l'espoir de rencontrer les directeurs. Là non plus, le grillage n'a pas résisté au déferlement des travailleurs de De Carbon, mais ne trouvant toujours pas les fameux décideurs, ils ont décidé de repartir à Andé.

Les directeurs de Delphi ont eu très peur. Ainsi l'usine de Villeron dans le Val-d'Oise, a été vidée ce jour-là de tous les hauts cadres qui, avant de littéralement s'enfuir, ont fait évacuer tout le personnel des bureaux! Quant au directeur, qui est aussi celui d'Andé, il aurait été victime d'un malaise cardiaque.

L'usine était gardée gardée par des vigiles issus de la pègre, ainsi que par des agents des Renseignements Généraux et des gendarmes, mais ils n'auraient certainement pas fait le poids devant 300 ouvrières et ouvriers en colère!

Le climat était chaud à Villeron où les ouvriers attendaient les travailleurs de De Carbon pour débrayer. Ceux-ci n'ont pas eu le temps de venir cette fois-ci mais une assemblée générale s'est tenue, comme dans les autres sites de Delphi en France où la menace sur l'emploi est également forte ainsi que la dégradation des conditions de travail due au passage aux 3 5 heures.

Cette fois-ci, la peur avait vraiment changé de camp. On a vu que Delphi sait trouver l'argent pour se payer des dizaines d'individus louches chargés de remplacer les directeurs qui s'enfuient devant les ouvriers en colère. Mais nous avons tous remarqué aussi que Delphi avait l'oreille des pouvoirs publics, qui avaient pour l'occasion mobilisé CRS, pol~ciers et gendarmes, au total au moins 200 hommes. Le gouvemement choisit le camp du patronat plutôt que celui des travailleurs.

Raison de plus, pour nous comme pour tous les travailleurs de Delphi (et d'ailleurs), de ne compter que sur nos propres forces pour ne pas faire les frais de la politique des patrons.

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