Inexel (Thomson) Acueil : La grève fait reculer la direction04/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1647.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Inexel (Thomson) Acueil : La grève fait reculer la direction

A INEXEL à Arcueil, une entreprise du groupe Thomson, lors d'une réunion sur les salaires en décembre, la direction annonçait que, comme en 1999, elle accorderait... 0% d'augmentation.

A la suite d'une telle provocation, une assemblée organisée par tous les syndicats réunissait une bonne moitié des travailleurs concernés: rendez-vous était pris pour les premiers jours de janvier.

Nous nous sommes retrouvés comme prévu, et l'assemblée décida nos revendications: 800 F pour tous et 2 % d'augmentations individuelles. Une pétition circula recueillant 110 signatures (nous sommes environ 130 à INEXEL sur le site) et à 70, nous sommes allés la porter à la direction, en exigeant une réponse pour le vendredi 21 janvier.

Le jeudi 20janvier, le personnel était convié à la Tour Eiffel pour un show. Nous n'étions guère d'humeur à aller trinquer avec Monsieur 0 % et nous avons été nombreux à boycotter cette petite sauterie en renvoyant les cartons d'invitation à la direction.

Le vendredi 2 1, la direction nous informa qu'elle attendrait le mardi 25 pour nous répondre. Du coup, nous avons décidé, dès le lundi 24 de nous mettre en grève pour 24 heures renouvelables. Rendez-vous était pris le lendemain matin à 6h3O devant la porte.

Nous nous y sommes retrouvés à 90 et le centre qui regroupe des salariés d'autres filiales de Thomson a été bloqué toute la matinée. En fin de matinée, la direction de Toulouse dont dépend INEXEL, annonçait 1 % d'augmentation générale au 1 er janvier avec un plancher à 150 F, 0,6% d'augmentation individuelle au 1er juillet et pour les cadres, 1,5 % d'augmentation individuelle au 1" janvier.

Mais cela ne faisaitpas le compte. D'autant que certains n'ont pas eu la moindre augmentation depuis 3 ans et que par ailleurs la direction d'INEXEL a annoncé son intention de se dégager de la convention collective de la métallurgie, ce qui ne sera pas sans conséquence pour les salariés.

L'après-midi de ce même mardi, nous décidions d'occuper le site la nuit, ce que nous avons fait à une quinzaine durant trois nuits. Mais le matin, nous étions toujours 90 dans la grève, du mardi au vendredi.

Finalement le vendredi, le 28 janvier, la direction lâchait 100 F de plus pour tous les non-cadres et 0,4 % pour les cadres ainsi que le paiement partiel desjours de grève.

L'assemblée générale décidait la reprise, et la victoire fut fêtée autour d'un barbecue.

Ces trois jours et demi de grève ont permis à tous de se lier. Un travailleur déclarait même, évoquant un sentiment largement partagé, que c'était parmi les meilleurs moments qu'il avait vécus. Et unis, face à la direction, nous avons en trois jours réussi ce que presque personne ne croyait possible.

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