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Dans les entreprises
Dassault peut et doit payer
Le mardi 18 avril, la direction générale de Dassault affirmait toujours ne pas vouloir céder un centime de plus pour les salariés. Obstinée, sans doute l'est-elle pour ne pas vouloir reculer sur nos exigences et, en premier lieu, sur les 1 500 F. Mais il se trouve que la ténacité et la détermination à faire plier Dassault habitent plus de cinq cents d'entre nous qui, à l'usine d'Argenteuil, maintiennent la pression quotidiennement avec une ambiance combative et conquérante, en particulier lors des deux débrayages quotidiens organisés par la CGT et la CFDT.
Des mouvements similaires se déroulent également dans d'autres usines du groupe en province.
Si Dassault ne veut pas payer, c'est pour le principe, mais certainement pas par manque de moyens ni d'argent.
Ainsi, le journal Le Figaro qui, en matière de possédants connaît son sujet, consacrait tout récemment un article à la famille Dassault, titrant " Un patrimoine qui a triplé en quinze ans ". Estimée à 15 milliards de francs en 1986, la fortune des Dassault est trois fois plus élevée aujourd'hui.
La holding familiale Dassault-Industrie contrôle, outre Dassault-Aviation, Dassault-Systèmes, une affaire qui rapporte très gros et est à la tête d'un vaste patrimoine immobilier : Immobilière-Dassault, qui en plus des usines et bureaux loués à Dassault-Aviation, possède deux hôtels particuliers au Rond-Point des Champs-Elysées ainsi que nombre d'immeubles autour du parc Monceau.
L'aîné de Serge Dassault, Olivier, est président du groupe de presse Valmonde, dont le fleuron est le magazine Valeurs actuelles. Laurent, un autre fils, est gérant de Dassault-Investissement. Quant au petit dernier, il dirige et contrôle Dassault-Multimédia. Et sans doute pour que la fille ne soit pas dans la misère... le gendre a hérité de Dassault-Développement.
Voilà pour ce qui est connu !
Et c'est le chef de famille qui, en héritant de l'empire de Marcel Dassault, nous inflige depuis 15 ans des leçons de morale sur les économies nécessaires, la réduction des coûts et nous a imposé une baisse de notre pouvoir d'achat de 27 %, calculée par le syndicat CGT.
Bref, ce qu'il nous a pris au nom de la nécessaire compétitivité de l'entreprise est venu grossir la fortune familiale.
Nous n'avons nullement l'intention de le laisser continuer, Dassault doit payer !