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Tunisie : Halte à la répression !
Une conférence de presse s'est tenue le 20 avril au siège de la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme afin de rappeler le combat mené en Tunisie par Taoufik Ben Brik et dénoncer la répression systématique qui frappe tout opposant au régime de Ben Ali. La veille s'était tenu un rassemblement de protestation devant l'ambassade de Tunisie à Paris.
Ce journaliste tunisien poursuit une grève de la faim depuis plus de trois semaines et se dit décidé à la mener jusqu'au bout. Non seulement Ben Brik est considérablement amaigri mais il connaît des problèmes de santé au foie, aux reins et au coeur. Après avoir été hospitalisé, lui et sa famille ont été victimes, le 25 avril, d'une agression à l'hôpital même, de la part d'agents du régime, avant qu'il soit ramené chez lui.
Le pouvoir tunisien a commencé il y a un an par confisquer son passeport à Toufik BenBrik et lui couper sa ligne téléphonique, une pratique courante vis-à-vis des opposants. Maintenant, il est passible de six ans de prison pour avoir publié deux articles " de nature à troubler l'ordre public ", prétend une justice aux ordres. Une surveillance constante, assortie de pressions et de vexations, est exercée sur sa famille par la police.
De même, deux membres du Raid (association tunisienne associée à Attac) ont été interpellés alors qu'ils faisaient des photocopies dans une boutique. Le commerçant a subi le même sort et tous trois sont actuellement en prison.
Le régime de Ben Ali ne tolère aucune manifestation d'opposition. Qu'il s'agisse de syndicalistes, d'étudiants, de dirigeants et de militants de partis d'opposition ou de travailleurs en colère, régulièrement les arrestations pleuvent. La torture est institutionnalisée. Des peines d'emprisonnement sont distribuées pour un oui ou pour un non. Plusieurs milliers de personnes sont ainsi arbitrairement emprisonnées, parfois depuis plus de dix ans.
Cela n'a pas empêché, après l'annonce de nouvelles procédures à l'encontre de Taoufik Ben Brik, des centaines de lycéens de protester dans plusieurs établissements scolaires de Tunis et de sa banlieue.
En revanche, du côté du gouvernement français, c'est la plus grande discrétion. Parler de la défense des droits de l'Homme, cela vaut pour les discours officiels ; dans la réalité, ce qui importe aux représentants de l'impérialisme français, c'est surtout que les trusts français puissent continuer à faire leurs affaires et bénéficient d'une main-d'oeuvre taillable et corvéable à merci. Ce à quoi s'emploie leur " ami " Ben Ali.