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- Lutte ouvrière n°1678
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Leur société
Les compagnies pétrolières tirent leur épingle du jeu...
En 1973, quand le prix du pétrole brut avait doublé, la presse présentait le phénomène comme une fatalité, puisque l'épuisement de cette énergie, jusque-là abondante et bon marché, était annoncé comme proche. Et les coupables tout désignés du " choc pétrolier " étaient les pays producteurs, avec comme chef d'orchestre l'OPEP, cartel accusé de profiter de la pénurie pour tirer les prix à la hausse.
En réalité, les dollars des pays producteurs (Arabie saoudite, Emirats en particulier) s'étaient accumulés pour une large part dans les grandes banques des Etats-Unis et d'Europe, tandis que les compagnies pétrolières tiraient leur épingle du jeu. Il s'est avéré que des informations, réputées sérieuses, annonçant l'imminence d'une extinction des réserves de pétrole, avaient été fabriquées par elles. Avec les surprofits engendrés par la hausse des prix, les compagnies purent financer, sans même avoir besoin d'emprunts, de nouvelles prospections et de nouveaux forages ; de nouveaux gisements devenaient alors rentables du fait de l'augmentation du prix du pétrole. Les " sept soeurs ", comme on appelait les grandes multinationales du pétrole, furent les bénéficiaires de la hausse du prix du brut.
Aujourd'hui, entre les compagnies pétrolières et celles d'autres secteurs (télécommunication par exemple), c'est la course à qui augmentera le plus rapidement le cours de ses actions en promettant aux actionnaires des profits spectaculaires. Selon le journal Les Echos, les compagnies pétrolières sont parvenues à abaisser leurs coûts de façon à rester rentables même si le baril tombe à 10 dollars. Or, depuis le début de l'année, le cours s'établit autour de 28 dollars et il a même atteint 34 dollars à la mi-août. Conséquence : une cuvée de profits gigantesques, qui pourraient doubler par rapport à l'an dernier. Selon une estimation, Exxon-Mobil, Shell, BP et Total, engrangent actuellement à eux quatre 1 milliard de francs par jour de profits.