GIAT Industrie (Saint-Chamond - Loire) : Externalisation... d'un patron15/09/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/09/une-1679.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GIAT Industrie (Saint-Chamond - Loire) : Externalisation... d'un patron

Le mercredi 6 septembre, le PDG de la société Désarmaux s'est fait sortir de l'entreprise GIAT Industries à Saint-Chamond par les travailleurs de celle-ci.

La direction de GIAT avait présenté depuis quelques mois un projet d'externalisation de deux ateliers de l'usine de Saint-Chamond : l'atelier NBC (Nucléaire, Bactériologique, Chimique) qui fabrique essentiellement des filtres, et la Mécano-soudure. Ce projet est lié au plan de 1 300 suppressions d'emplois décidé par la direction nationale de GIAT Industries, entreprise d'Etat pour l'armement terrestre, dont le trop fameux char Leclerc, engloutisseur de milliards. Les travailleurs ne pouvaient pas accepter ces externalisations qui, quelles que soient les promesses des éventuels repreneurs, les auraient laissés divisés, isolés dans des entreprises beaucoup plus petites et perdant, à terme, les avantages liés à l'emploi au GIAT.

Dès que les syndicats eurent appris que le PDG de la société Désarmaux, qui était partante pour la reprise de la Mécano-soudure, comptait tenir une réunion d'information dans une des salles de réunion de l'entreprise le mercredi 6 septembre, la riposte se prépara. La CGT puis FO appelèrent à un débrayage et à une action en direction de ces messieurs. La CFDT, de son côté, n'appela pas au débrayage, mais à ne pas participer à la réunion.

Le débrayage fut un succès. Des centaines de travailleurs se rassemblèrent, dont des personnels des bureaux, peu participant d'habitude. La salle de réunion fut envahie par tous et les exclamations " Dehors, dehors ! " commencèrent à jaillir. Elles se firent de plus en plus insistantes. Les travailleurs s'approchèrent des deux directeurs, celui de Désarmaux et celui de l'usine GIAT, les travailleurs de la Mécano-soudure au premier rang. Gentiment, ils poussèrent l'éventuel repreneur d'abord hors de la salle, puis lui firent comprendre qu'il ferait mieux de quitter les lieux. Le directeur de GIAT le fit emmener en voiture.

Tous les travailleurs de l'entreprise, qui regroupe environ 600 salariés, étaient contents de cette " externalisation " à leur mode. La menace n'est certes pas encore levée, mais au moins les travailleurs ont un répit qu'ils pourront utiliser pour obliger le GIAT lui-même à revoir sa copie.

Partager