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- Lutte ouvrière n°1694
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Dans les entreprises
Peugeot Mulhouse : Il faut augmenter nos salaires !
A l'appel de la CGT et de la CFDT, nous étions près de 450 à débrayer pendant deux heures, mardi 12 décembre, pour nos salaires. Sur 14 000 salariés à l'usine, ça paraît encore peu. Mais nous étions tous très contents, car depuis la dernière grande grève de 1989, aucun débrayage n'avait jamais dépassé 100 personnes et cette fois-ci, nous étions environ 230 sur l'équipe du matin, 150 sur l'équipe de l'après-midi et une soixantaine sur l'équipe de nuit. Pour la première fois aussi depuis 1989, c'est dans les trois équipes qu'il y a eu du mouvement.
On sait bien que la principale motivation des syndicats pour appeler à débrayer a été l'approche des élections professionnelles. Mais si on a été relativement nombreux, c'est qu'on en a gros sur la patate, car le patron n'arrête pas de nous imposer des reculs importants. On a déjà eu du mal à avaler les 35 heures : les pauses ne nous sont plus comptées et on doit les rattraper en faisant un samedi sur huit obligatoire. Puis en novembre, le patron a décidé de supprimer la fermeture de l'usine au mois d'août, ce qui prive un certain nombre d'entre nous de leurs congés d'été. D'ailleurs, nous étions déjà une centaine à débrayer contre ça il y a quinze jours. Et par-dessus le marché, Peugeot n'arrête pas de se vanter dans les journaux de son succès et des bénéfices mirobolants qu'il fait. Alors quoi d'étonnant si notre grogne de tous les jours se transforme en colère ?
Le mardi 12 décembre, on a profité de l'appel syndical et on a défilé à grand bruit et dans une chaude ambiance, aux cris de "tous ensemble pour nos salaires", en essayant de chercher des copains. Le lendemain, même les non-grévistes étaient fiers et contents. En janvier, on fera tout pour se retrouver dans un autre débrayage, en espérant bien être alors beaucoup plus nombreux.