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- Lutte ouvrière n°1695
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Leur société
Tests de dépistage systématique de la maladie de la vache folle : Pour "relancer le marché" ou pour protéger les consommateurs ?
Le programme de dépistage systématique de la maladie de l'ESB parmi les bovins de plus de trente mois vient d'être lancé par le gouvernement français. Tous les tester (ou les détruire) représente, selon Jean Glavany, ministre de l'Agriculture, "le meilleur moyen de relancer le marché" de la viande bovine, dont les consommateurs se sont détournés, faisant chuter les ventes jusqu'à 50 %. Quant à remédier à l'épidémie de vache folle que les gouvernements européens ont laissé se développer, il n'y faut pas compter.
En attendant, les tests vont commencer. A l'heure actuelle, et compte tenu de la chute de la consommation, environ 20 000 bêtes de plus de trente mois sont conduites à l'abattoir chaque semaine (contre quelque 50 000 auparavant), destinées à la consommation humaine. Chaque test coûtera environ 500 francs, dont l'Etat annonce qu'il paiera le cinquième. Qui va payer le reste ? Pour l'instant, cela n'est pas dit. La seule chose qui est claire, en revanche, c'est que les laboratoires pharmaceutiques privés - liés bien souvent à des fabricants d'aliments pour animaux, quand ils n'en fabriquent pas eux-mêmes - chargés de réaliser ces tests, vont avoir à se partager un joli pactole.
Il est également annoncé clairement que ces tests vont renchérir la viande bovine et que, en conséquence, les consommateurs devront payer plus cher le beefsteak et le reste... sans avoir vraiment de garantie quant à la sécurité du produit puisque, aux dires même des scientifiques, les tests ne peuvent garantir à 100 % l'absence de prion et l'innocuité de la viande.
Après les grandes surfaces qui ont annoncé qu'elles répercuteraient sur les prix à la consommation les taxes imposées par le gouvernement afin d'aider à la destruction des farines animales, on annonce aux consommateurs qu'ils devraient aussi payer leur part du coût des tests. Mais les importateurs comme les fabricants de farines animales, pour ne citer qu'eux, ne seraient pas taxés.
A croire que faire payer les consommateurs passe avant leur protection alimentaire, et cela quoi qu'en dise le ministre avec ses déclarations sur la protection des consommateurs.