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- Lutte ouvrière n°1698
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Dans les entreprises
Snecma Corbeil (91) : - Metareg en grève pour les salaires
A l'entreprise extérieure Metareg, qui travaille sur le site de la Snecma Corbeil, une vingtaine de salariés vidangent, graissent, nettoient toute la journée les machines de l'atelier. Ils assurent également l'entretien mécanique des machines d'un secteur de l'atelier. Il y a dix ans, ces travaux étaient effectués par des salariés Snecma. Depuis plusieurs années, la direction générale préfère les sous-traiter à des entreprises extérieures. Pour décrocher les contrats, celles-ci présentent des cahiers des charges défiant toute concurrence. A elles ensuite de pressurer les salariés pour faire le travail.
Les graisseurs doivent faire l'appoint des niveaux d'huile, et la vidange régulière de toutes les machines de l'atelier. Mais, pour l'équipe du soir, le graisseur se retrouve seul bien qu'il doive régulièrement aller dans un petit local, isolé du reste de l'usine, où se trouvent les bidons de 200 litres, pour rechercher de l'huile.
Les nettoyeurs n'ont quasiment pas de matériel et effectuent le nettoyage à quatre pattes sous les machines, armé de gants, de chiffons et de produits décapants, tandis que les vidangeurs sont toute la journée au contact de produits dangereux et toxiques sans aucune protection (vidange des cuves trichlo). Avec un effectif réduit au minimum, "nous devons chaque jour lever des plaques d'acier de plusieurs kilos pour vidanger les machines, nous mettre à genoux pour nettoyer les périmètres machine, pénétrer dans des espaces restreints en nous contorsionnant et en tirant à bout de bras citerne de vidange, fûts, tuyaux" raconte un gréviste.
Alors, ras-le-bol des bas salaires (2 000 à 3 000 F d'écart entre un mécanicien Metareg et un mécanicien Snecma) tandis que la direction empoche 17 % de bénéfices pour ce contrat! Ras-le-bol des mauvaises conditions de travail ; sans oublier les pressions et les brimades insupportables des petits chefs arrogants. Voilà les raisons du coup de colère des salariés Metareg, le 11 janvier dernier.
Réunis en assemblée générale, ils étaient tous unanimes, vidangeurs, graisseurs, nettyeurs et mécaniciens, pour revendiquer 1 500 F d'augmentation pour tous sur le salaire de base, le 13e mois, une prime d'ancienneté de 1 % du salaire de base par année d'ancienneté, une prime de salissure de deux francs de l'heure pour tous, etc. Le patron de Metareg a bien essayé de lanterner les salariés, de faire pleurer misère sur ses soi-disant "mauvais résultats". Mais cela n'a pas suffi à ébranler la détermination des grévistes.
Chaque jour, ils ont rappelé leur bon souvenir à leur patron et aussi à la direction de la Snecma (le vrai patron qui tire les ficelles). Défilés "très animés" dans l'atelier, pétition de soutien (850 signatures), sympathie des salariés Snecma, ont fini par avoir raison de la sourde oreille du patron de Metareg. Dans un premier temps, il a proposé une prime de 200 F assortie de critères d'attribution... ce qui a contribué à jeter de l'huile sur le feu! C'est alors que les grévistes sont allés lui parler à deux doigts des moustaches, lui dire ce qu'ils avaient sur le coeur et ce qu'ils pensaient de ses méthodes.
Le patron a fini par accorder le 19 janvier, après sept jours de grève : 350 F d'augmentation générale sur le salaire de base, plus une prime mensuelle de 150 F assujettie à cotisations sociales, un graisseur supplémentaire à l'équipe du soir, le réajustement d'un ouvrier smicard à deux ans de la retraite ayant vingt ans d'ancienneté dans la boîte, et le paiement de quatre jours de grève avec prime de déplacement comprise.
Comme quoi, la lutte paie!