Refus des classes surchargées dans les collèges de Paris 19e09/02/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/02/une-1700.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Divers

Refus des classes surchargées dans les collèges de Paris 19e

Mardi 6 février, enseignants et parents d'élèves des collèges du XIXe arrondissement de Paris ont manifesté dans le quartier, puis se sont réunis à la Mairie pour faire le bilan d'une situation qui n'est pas brillante. Neuf collèges, sur onze, étaient représentés et, partout, il y a le même manque de locaux et des classes surchargées. L'école primaire de la rue de Tanger, en grève pour réclamer des locaux corrects (les fenêtres du bâtiment sont étayées depuis deux ans !) et l'ouverture de classes supplémentaires, les ont rejoints.

Cet arrondissement est l'un des plus peuplés et des plus jeunes de la capitale, avec des habitants de milieux populaires, voire défavorisés. Des logements ont été construits, dans la zone de la Villette, mais écoles et collèges n'ont pas suivi : on entasse donc les enfants dans les locaux existants. De plus, le collège Rouault, dévasté lors de la tempête de décembre 1999, n'est toujours pas réparé, élèves et professeurs continuent à être hébergés dans un lycée du XIIe arrondissement, ce qui n'est pas la porte à côté.

Au collège Georges-Brassens, nous avons des locaux neufs ; mais construit pour 600 élèves, il en accueille actuellement 800. Alors, quand nous avons appris que nous devrions accueillir deux classes supplémentaires à la rentrée prochaine, la colère a éclaté. En grève, nous avons fait le tour des autres collèges et des écoles de l'arrondissement. Le mouvement s'est étendu, recueillant le soutien des parents d'élèves. Ce n'est pas en surchargeant les locaux et les classes que les élèves en difficulté, ou d'origine étrangère, maîtrisant mal le français, pourront s'en sortir. Au collège Georges Brassens, 57 % des élèves sont issus de familles en grande difficulté économique - contre 23 % il y a cinq ans. En réclamant d'être classé ZEP (zone d'éducation prioritaire), nous demandons en fait que le nombre d'élèves soit limité à 24 par classe, et non 28 comme c'est le cas actuellement.

Nous réclamons la construction d'un nouveau collège pour désengorger ceux existants. Ségolène Royal avait affirmé que la norme devait être de 500 élèves par collège au maximum, ils en ont tous entre 600 et 800, 5 élèves au mètre carré à Georges-Brassens.

Cette revendication est jugée " irréaliste " par le rectorat de Paris, qui nous accuse aussi d'être " irresponsables " parce que nous refusons d'accueillir deux classes supplémentaires (le rectorat avait essayé de caser ces classes en sollicitant à tour de rôle chacun des collèges !).

Les candidats à l'élection municipale font de la surenchère verbale. On nous avait promis ce nouveau collège pour 2001, puis 2002, 2003 ; maintenant, il serait, paraît-il, construit pour la rentrée 2004. Mais des promesses en l'air, nous commençons à en avoir assez et nous poursuivons la grève à Georges-Brassens, de même qu'à l'école élémentaire de la rue de Tanger, qui attend des travaux de réhabilitation depuis deux ans.

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