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- Lutte ouvrière n°1702
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Leur société
L'emploi précaire dans les collectivités locales : Le gouvernement le sait bien, mais...
A l'approche des élections municipales et cantonales, des journaux ont rappelé que les communes, cantons, départements et régions (englobés sous le nom officiel de collectivités territoriales) emploient 1,6 million de personnes.
Les agents de ces entités administratives ne sont pas régis par le statut de la fonction publique, et sont donc privés du même coup des quelques garanties que peuvent avoir les fonctionnaires. A cela s'ajoute une précarisation généralisée des emplois proposés. Sur 1,6 million au total, ils sont en effet 140 000 en CES et 400 000 contractuels, soit globalement un tiers sous statut précaire, des plus mal payés dans la majorité des cas.
Bien sûr, certaines communes ont peu de revenus et donc de moyens financiers, à commencer par les plus petites en milieu rural, ou celles qui sont frappées massivement par le chômage, surtout quand l'employeur unique de la région a mis la clé sous le paillasson.
Dans de telles communes, employer quelques CES est parfois un moyen, pour la municipalité, de donner un emploi à qui sans cela n'aurait plus rien pour vivre. Sans compter celles, nombreuses, qui doivent recourir à des "volontaires", en les dédommageant comme elles peuvent, ici pour entretenir une école, là pour faire des travaux d'écriture en mairie...
Tout cela est bien connu, et le gouvernement serait mal venu de prétendre l'ignorer. Mais il prétend n'y rien pouvoir, en invoquant la loi de décentralisation promulguée en 1982 par le gouvernement socialiste de Mauroy-Defferre, une loi qui a accru l'inégalité entre les communes les plus riches et les plus démunies.
Bien sûr, c'est un faux prétexte. Personne ne doute que le gouvernement aurait la possibilité de compenser cette inégalité et de donner les moyens aux communes les plus pauvres d'embaucher dans de vrais emplois, rémunérés décemment, tout en interdisant de recourir à des emplois précaires, à commencer par ce qui dépend directement de lui, dans tous les secteurs de l'administration, quels que soient leurs statuts.
Cela, la gauche gouvernementale le pourrait, mais elle ne le veut pas. Depuis près de quatre ans que l'actuel gouvernement est aux affaires, il a multiplié les petits boulots en tout genre dans la fonction publique, et poussé ainsi à la précarisation des emplois exactement comme les patrons du privé.