Enseignement : Collèges difficiles - les primes ne règlent pas les problèmes25/05/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/05/une-1715.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : Collèges difficiles - les primes ne règlent pas les problèmes

Dans le même temps, Lang a annoncé des mesures en faveur des enseignants qui accepteraient de travailler dans des établissements difficiles de la région parisienne. Elles devraient, selon lui, permettre de lutter contre la violence et l'échec scolaire dans des collèges réputés "sensibles".

On avait déjà les ZEP, les lycées "sensibles" censés répondre aux difficultés rencontrées dans certains établissements. On a désormais ce que l'on appelle en code, les "PEP4". 101 collèges de la région parisienne seront classés dans cette catégorie. Environ 700 postes sont à pourvoir, et les enseignants qui accepteront de rester au moins quatre ou cinq ans dans un de ces collèges classés "PEP4" bénéficieront d'une bonification de points leur permettant de demander une mutation beaucoup plus facilement à l'intérieur de leur académie ou dans une académie de leur choix. Ils bénéficieront, en outre, de deux heures de formation, déduites de leur service hebdomadaire.

Lang prétend qu'il réussira ainsi à mieux stabiliser les équipes d'enseignants dans des collèges où la rotation est très forte. Mais il commence, paradoxalement, par octroyer une "bonification exceptionnelle" à ceux qui accepteraient les PEP4, c'est-à-dire de fait une prime exceptionnelle au départ.

Mais tout le monde sait - enseignants et parents d'élèves - que ce ne sont pas des mesures incitatives, des primes ou autres carottes, qui changeront les problèmes que connaissent ces établissements.

La vraie solution pour fixer, stabliser des équipes d'enseignants et de personnels, ce n'est pas une quelconque prime, qu'on pourrait assimiler aux primes de risque qui existent dans certaines entreprises pour faire accepter aux travailleurs des tâches dangereuses, c'est de débloquer massivement des moyens pour que les jeunes et les enseignants de ces collèges puissent travailler dans des conditions normales. Il faut d'abord des locaux dignes de ce nom, des effectifs adaptés (pourquoi pas dix par classe quand la situation l'exige), des personnels en nombre suffisant (agents de service, surveillants, assistants sociaux, etc.) pour encadrer les jeunes et parer aux éventuels problèmes de violence.

Ce sont les questions que posaient les grévistes et parents d'élèves de Seine-Saint-Denis, du Gard ou de l'Hérault, ces dernières années... Lang, comme ses prédécesseurs, propose des mesures de rafistolage. Pas de solution.

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