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- Lutte ouvrière n°1721
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SNCF : Ateliers TGV du Landy : la grève des "jockeys"
Depuis le 25 juillet, les 80 "jockeys", dont la tâche consiste à déplacer les rames à l'intérieur du site du Landy, sont en grève totale sur ce site où sont entretenus les TGV Nord, Eurostar, Thalys.
Il y a un an, déjà, une grève unanime leur avait permis d'obtenir en 24 heures une augmentation de l'ordre de 500 F par mois sous forme de prime et le passage de 11 agents à 14 pour chacune des cinq équipes.
Cette année, ils réclament le passage de 14 à 18 agents par équipe, soit vingt embauches supplémentaires, et des qualifications supplémentaires. En effet, leur charge de travail n'a pas cessé d'augmenter et ils sont notoirement en sous-effectif. Les jockeys des ateliers TGV de Paris-Sud-Est sont aussi partis en grève.
Malgré le caractère finalement limité des revendications, depuis le début de la grève, la direction du Landy joue l'intransigeance. Elle s'est contentée de proposer un agent supplémentaire par équipe en septembre et un autre en 2002, dès l'annonce de la grève. Depuis elle n'a rien proposé d'autre.
Aux ateliers de Châtillon, il y a quinze jours, elle avait même envoyé à plusieurs reprises des CRS contre les jockeys, eux aussi en grève.
Pour briser la grève du Landy, elle a formé à la va-vite des cadres pour déplacer les rames, au mépris total de la sécurité. Cela n'a pas traîné : un cadre a "bouffé un carré", c'est-à-dire grillé un signal. Il n'y a heureusement pas eu d'accident ni de blessé... pour cette fois !
Et puis à Gare du Nord, elle fait repartir directement des rames sans qu'elles aient été entretenues. Les sanitaires deviennent alors inutilisables. Beaucoup de climatisations tombent en panne mais les voitures ne sont pas changées. Alors bonjour la chaleur et les odeurs !
Et puis, toujours pour éviter de satisfaire les grévistes, la direction a annulé en moyenne un train sur trois en cette période de grands départs. Et il y a des retards souvent de plusieurs heures au départ de Paris.
La direction préfère donc gâcher le départ de dizaines de milliers de voyageurs plutôt que de satisfaire des revendications d'effectifs pourtant indispensables.
L'assemblée générale du mardi 3 juillet a voté à l'unanimité la continuation de la grève. La direction est peut-être intransigeante, mais les grévistes aussi.