Depuis plusieurs années, en période de vacances, la direction de l'Assistance Publique ne remplace que très peu les départs en congés et préfère fermer des lits, voire des services entiers (dans l'hôpital du Kremlin-Bicêtre par exemple, 50% des lits seraient fermés, cette année). Cela veut dire un accroissement du travail pour les agents qui restent, des conditions qui se dégradent: changement de services, de roulement, glissement des tâches par la politique du "faisant fonction" : quand il n'y a pas de surveillante, c'est l'infirmière qui assume son travail en plus du sien et quand il n'y a pas d'infirmière, c'est l'aide-soignant qui "fait fonction" d'infirmière.

A Saint-Antoine (Paris), la direction avait envisagé de laisser 6% de lits ouverts en plus, cet été, par rapport à l'été dernier. Mais devant la pénurie de personnel (notamment en infirmiers), accrue avec les vacances, la directrice de l'hôpital a envoyé une note de service à son encadrement pour l'informer que cette année encore il faudra "veiller à contenir au strict minimum médicalement indispensable la programmation envisagée dans les lits restant ouverts, de telle sorte que restent disponibles les capacités nécessaires pour accueillir les patients se présentant aux urgences et nécessitant d'être hospitalisés".

Elle indique de plus que cette situation étant commune à l'ensemble des hôpitaux, il ne faudra pas songer aux transferts. La consigne est "priorité à l'accueil des urgences". Mais ce qu'elle oublie, c'est qu'aux Urgences la situation n'est pas meilleure que dans les services et qu'en guise d'accueil, les patients attendent parfois 24H, voire 48H, dans les couloirs, sur un brancard, qu'on leur trouve un lit!

En temps ordinaire il vaut mieux ne pas tomber malade, mais avec les vacances c'est plus que déconseillé!