Irak : Encore et toujours bombardé par les grandes puissances13/07/20012001Journal/medias/journalnumero/images/2001/07/une-1722.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Irak : Encore et toujours bombardé par les grandes puissances

Depuis la fin de la guerre du Golfe, il y a plus de dix ans maintenant, les bombardements de l'aviation américaine et de l'aviation britannique sur l'Irak n'ont pas cessé. C'est une guerre inavouée et inavouable qui s'ajoute aux sanctions économiques et martyrise la population sous prétexte de combattre un dictateur, Saddam Hussein. Il s'agit en fait de faire payer à l'Irak l'invasion du Koweit, invasion qui allait à l'encontre des intérêts des grandes puissances. Autant elles l'ont aidé, armé et soutenu lorsque ce même Saddam Hussein s'est lancé dans la guerre contre l'Iran qui servait leurs intérêts, autant elles ont voulu faire payer très cher non seulement aux dirigeants irakiens mais à toute la population l'audace de l'Irak de passer outre aux injonctions des États-Unis et de leurs alliés.

La publication trotskyste américaine The Spark, dans son éditorial du 25 juin, dénonce la politique des États-Unis et ses conséquences, à l'occasion d'un nouvel incident meurtrier pour la population civile.

Nous en publions ci-dessous quelques extraits.

"Le 19 juin, dans le petit village irakien de Tel Afr, 23 jeunes ont été tués et 11 ont été blessés alors qu'ils jouaient au foot. Le gouvernement irakien a accusé les avions anglais et américains d'avoir procédé à des bombardements et à des tirs sur le terrain de football.

Les autorités américaines et britanniques ont rejeté la responsabilité des morts irakiens sur un missile antiaérien irakien qui aurait été lancé contre un avion militaire américain et serait retombé en explosant au sol. En fait, a précisé un responsable du Pentagone, les USA n'ont effectué de bombardements sur ce district-là ni mardi, ni mercredi.

Certes on ne peut faire confiance aux déclarations du Pentagone. Mais en admettant qu'elles soient exactes, le Pentagone, en affirmant que cet endroit précis n'a pas été bombardé ces deux jours précis, reconnaît cyniquement qu'il bombarde régulièrement le pays. Alors, même si c'est un missile antiaérien irakien qui a tué des enfants, comme les responsables américains le prétendent, quelle personne sensée pourrait blâmer les irakiens de tenter de se défendre contre ces attaques continuelles ?

L'Irak était l'un des pays les plus développés et relativement prospères du Moyen-Orient. Mais il y a onze ans, les USA ont bombardé massivement le pays, tuant 100 000 personnes en quelques mois et détruisant son infrastructure, c'est-à-dire ses capacités de production d'électricité, d'eau potable, de traitement des eaux usées, de même que ses capacités de produire et transporter le pétrole, son principal produit d'exportation.

Depuis, tout en continuant leurs bombardements, les USA ont aussi imposé des sanctions économiques et des réparations de guerre. Le résultat, c'est que, selon les Nations unies, plus de la moitié de la population souffre de sévère malnutrition. Des maladies comme la typhoïde, le choléra, la malaria, et même la polio, qui avaient été éradiquées depuis longtemps, ont réapparu sous forme d'épidémies pour lesquelles les hôpitaux irakiens n'ont ni médicaments ni même de simples calmants.

La mort hante le pays. Même selon les estimations les plus prudentes, plus d'un million d'Irakiens sont morts, et parmi eux plus de la moitié sont des enfants de moins de cinq ans. Ce sont plus de 4 000 enfants qui meurent chaque mois. (...)"

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