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Leur société
Voynet quitte l'environnement ministériel...
Après plus de quatre ans passés dans les fourgons du PS, à la remorque de Jospin, au sein du gouvernement dit de la gauche plurielle, Dominique Voynet quitte son fauteuil de ministre, pour se consacrer, dit-elle, au secrétariat national des Verts. Occasion sans doute pour elle de se rendre disponible pour un autre avenir politique, moins bouché qu'un poste alibi, au sein d'une équipe gouvernementale qui, quoi qu'il arrive en 2002, sera de toute façon renouvelée.
Le moins que l'on puisse dire est que son passage au gouvernement, marqué par une série de mesurettes, n'aura pas changé grand-chose du point de vue de l'environnement. Car dans ce gouvernement dit de gauche plurielle, les Verts, d'abord représentés par Dominique Voynet, flanquée par la suite de Guy Hascouët, dont la présence gouvernementale est, semble-t-il, surtout décorative, n'ont pas pesé lourd, pas plus que les différents représentants du courant écologiste dans les gouvernements précédents, qu'ils se disent de gauche comme la girouette Brice Lalonde, qui se retrouve aujourd'hui aux côtés de Madelin, ou de droite, comme Corinne Lepage.
Ils ont occupé des seconds rôles, mais ils ont joué un rôle, un vrai. Pas celui de dupe, comme ils essayent de le faire croire, "victimes des tendances hégémoniques du PS", comme ils le prétendent. A d'autres! Car c'est en connaissance de cause qu'ils ont marchandé leur présence au gouvernement, sans ignorer que les engagements signés entre Voynet et Jospin - qui s'en souvient? - n'engageaient, comme il est d'usage, que ceux qui y croyaient. Ce qui n'est sûrement pas le cas, ni de Dominique Voynet, ni de Lionel Jospin, qui connaissent trop bien cette musique.
Contrairement à ce que dit la presse, le bilan des Verts n'est pas du tout négatif. Ils ont atteint leurs objectifs. Certes, en matière d'environnement, ce bilan est plutôt maigre. Mais l'essentiel n'est-il pas qu'ils aient eu des députés, des ministres, demain peut être une sénatrice, en la personne de Marie-Christine Blandin, pour qui le PS a décidé de céder une place dans cette vénérable assemblée? L'essentiel n'est-il pas qu'ils soient une composante admise dans le jeu institutionnel? L'attitude de Yves Cochet, qui doit succéder à Dominique Voynet au ministère de l'Environnement est à l'image de cette ambition. Ce Vert historique, comme on le présente, avait, dans un premier temps, accepté d'apporter sa signature à l'amendement Montebourg, qui réclame que Chirac soit traduit en Haute Cour de justice pour les malversations qu'on lui impute durant la période qui a précédé son élection à l'Elysée. Devant les menaces du président de la République de ne pas signer sa nomination comme ministre, s'il apportait sa caution à cette démarche, il a fait machine arrière et retiré sa signature. Vert mais pas vertueux, certes, mais un maroquin ministériel vaut bien un reniement.
Et l'écologie, dans tout cela? Pour les politiciens Verts, comme pour ceux d'autres couleurs, c'est une occasion qui en vaut une autre pour capter des voix. Pour un poste ministériel, le vert mûrit vite.