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- Lutte ouvrière n°1737
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Dans les entreprises
Hôpitaux - Limousin : 140 postes pour trois départements !
Jeudi 25 octobre, nous étions encore plus de 300 hospitaliers dans les rues de Limoges, en majorité du Centre Hospitalier Universitaire et de l'hôpital Esquirol. Mais on a pu voir aussi du personnel de maisons de retraite et une banderole de l'hôpital de Saint-Yrieix affichant : "Lionel, Bernard, Elisabeth, on sait soigner, on sait voter".
Après une "pause" assez animée devant la fédération du Parti Socialiste, où deux "collaborateurs" des six députés et sénateurs du département, tous socialistes (absents bien entendu), ont reçu une délégation à laquelle ils n'avaient rien à dire, nous avons continué jusqu'à l'ARH où nous nous sommes tous invités.
Là, pendant 1 h 30, le secrétaire général a dû écouter les quolibets des manifestants mais aussi des vérités que ces messieurs n'aiment pas entendre : le manque de personnel, les conditions de travail épouvantables, etc. A notre arrivée, une brochette de patrons de cliniques privées de la région a quitté les lieux, soulagés "d'être passés avant nous". Nous avons finalement réussi à lui faire dire le nombre de créations de postes alloués à la Région Limousin : 770 sur trois ans pour les trois départements, et pour tous les établissements, hôpitaux, maisons de retraite, longs séjours, etc. Pour l'année 2002, toujours pour les trois départements : 140 postes. Rien qu'à Esquirol, il en faudrait 150, au CHU 400 et encore, une fois les départs en retraite remplacés.
Nous étions à la fois en colère mais en même temps satisfaits d'avoir pu dire son fait au représentant du ministère. Et le lendemain dans les services, beaucoup discutaient de la rallonge promise par Guigou pour l'année 2002, bien sûr très insuffisante et ne remettant en cause ni le protocole ni les 45 000 postes sur trois ans, mais montrant quand même que nos manifestations les inquiètent et qu'il faut continuer.
Correspondant LO
Hôpitaux - CHU d'Amiens : le personnel se mobilise
Au Centre hospitalier d'Amiens, depuis plusieurs semaines, l'ensemble du personnel manifeste contre la mise en place de la loi Aubry sur les 35 heures.
Le jeudi 27 septembre, lors d'une réunion du Conseil d'administration, près de 300 salariés du CHU s'étaient réunis devant les bâtiments, et environ 150 d'entre eux se sont invités dans la salle où siège le conseil. Il y a eu la même chose le 12 octobre lors du vote du budget 2002.
Ce budget de fonctionnement est à l'image de ceux présentés les autres années : il est très insuffisant. L'administration ne réclame, par exemple, que 250 emplois non médicaux, alors qu'il en faudrait plus de 450. Il en est de même pour les emplois de médecins. De plus, ce budget ne prend pas du tout en compte le passage aux 35 heures.
Le personnel hospitalier sait que cette politique de l'autruche menée par l'administration, qui préfère attendre les directives du gouvernement, va encore aggraver les conditions de travail. De même qu'il est évident que les 45 000 emplois promis en trois ans pour tous les hôpitaux du pays sont vraiment en dessous des besoins.
Si, le jeudi 27 septembre, les grévistes avaient un peu retenu leur langue, le 12 octobre, ils étaient plus que déterminés pour dire ce qu'ils ressentaient et des représentants de services, ayant l'accord de tous, avaient préparé leurs interventions.
Les secrétaires médicales ont dénoncé les retards (allant parfois jusqu'à plus de trois mois) dans les envois de courriers aux patients, en particulier les résultats d'analyses et de consultations.
A la Blanchisserie, l'horaire est toujours de 40 heures, les heures supplémentaires sont nombreuses ainsi que les emplois précaires.
Aux Cuisines, sur 80 emplois qui existaient voici deux ans, il n'en reste plus que 40, dont 50 % sont des CES renouvelés au gré des besoins.
En Neurologie, par manque de lits, les malades attendent dans la salle de télévision surtout la nuit et il n'y a plus que deux femmes de ménage.
Dans un autre service, 1 000 heures supplémentaires ont été effectuées en l'an 2000. Un exemple a été donné d'une employée ayant commencé son travail à 13 h 30 pour le terminer à 23 heures.
Ces exemples pourraient être multipliés. Comme l'a dit très justement une employée : "Cela sert à quoi de parler de réduction du temps de travail, de 35 heures, s'il n'y a pas de nouvelles embauches ? C est du vide, c'est du vent, et on en a ras le bonnet" ; "Les 35 heures, c'est pour vivre mieux, avoir du repos en plus, pas pour travailler plus", a ajouté une autre personne.
Le président du Conseil d'administration (représentant de la ville d'Amiens dont le Maire est Gilles de Robien) et le directeur du centre ont voulu avoir le dernier mot. Ils étaient satisfaits, ont-ils dit, et ont remercié le personnel d'avoir, paraît-il, éclairé leur lanterne sur les problèmes du CHU dont ils n'étaient pas au courant.
Un dernier mot qui a surtout fait rire les grévistes qui ont fait ainsi sentir à ces gens-là que personne n'était dupe.