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Dans le monde
Pour l'Europe sociale, il faudra interdire les licenciements
Entre 70 000 et 100 000 manifestants de toute l'Union européenne se sont retrouvés jeudi 13 décembre à Bruxelles, à l'appel des syndicats européens affiliés à la CES (Confédération Européenne des Syndicats).
Au milieu du parcours, une centaine de travailleurs de la Sabena s'étaient postés pour montrer qu'ils étaient déterminés à ne pas disparaître dans ces oubliettes que sont les "cellules de reconversion" sans réagir aux licenciements des 12 000 travailleurs de l'ex-compagnie aérienne belge. A l'approche des fêtes, beaucoup d'entre eux se trouvent sans salaire ni allocation de chômage, parce que la compagnie n'a pas réussi à leur envoyer à temps les formulaires nécessaires pour s'inscrire au chômage. Ils avaient refusé de manifester dans le cortège syndical, pour protester contre les dirigeants syndicaux de la Sabena qui ont été jusqu'au bout complices du gouvernement belge et des actionnaires privés de la Sabena et se sont même vantés publiquement d'avoir évité la grève. De nombreux manifestants tenaient à dire quelques mots aux travailleurs de la Sabena pour les encourager.
Lors de l'allocution à la fin de la manifestation, dans la plus grande indifférence des manifestants, le président de la FGTB (syndicat "socialiste" belge) a montré quelle suite les syndicats comptaient donner à cette manifestation, quand il a réclamé la création d'un poste de "commissaire européen aux restructurations", c'est-à-dire un bureaucrate de plus ! Quel crédit accorder aux dirigeants syndicaux pour la défense d'une "Europe sociale" alors qu'ils continuent de refuser de mobiliser les travailleurs pour empêcher les grandes entreprises de licencier, en se limitant à négocier les plans de licenciements ?
De nombreux manifestants étaient regonflés par l'ampleur de ce regroupement. La preuve était faite une fois de plus que la mobilisation des travailleurs est possible.