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Leur société
Municipalités et gestion de l'eau
Les municipalités peuvent gérer elles-mêmes, seules, ou par un regroupement de communes, le service des eaux en " régie ", le service reste alors public. Cela suppose que les municipalités en question aient les moyens de financer les équipements nécessaires. La plupart du temps elles délèguent la gestion au secteur privé, par un contrat de concession ou d'affermage, généralement pour vingt ans.
Le prix du mètre cube est en moyenne de 14 francs quand le service est public, et de 18 francs quand il s'agit du privé.
Les trois grands groupes de l'eau (Vivendi, Lyonnaise et Saur) se partagent les marchés, plus ou moins à l'amiable, et parfois se battent pour les obtenir. La Générale des Eaux (Vivendi) a payé 570 millions pour celui de Toulouse. Il y a eu 400 millions de " droits d'entrée " pour Saint-Etienne. Et puis il y a les pots-de-vin. Rappelons que Carignon, maire de Grenoble, a été condamné pour avoir reçu 21 millions de francs de la Lyonnaise des Eaux. Bien entendu ce sont les usagers qui " remboursent " ces sommes sur leurs factures en fin de compte.
Malgré les " factures détaillées " que reçoivent les consommateurs, il est extrêmement difficile de savoir exactement ce que coûte l'eau, et par conséquent les bénéfices que font ces sociétés. Mais il est de notoriété publique que les trois trusts ne sont pas... à sec ! Le marché de l'eau, de l'aveu même de bien des élus municipaux, et des associations de consommateurs, est particulièrement opaque. Et l'ouverture au public de la comptabilité des entreprises de l'eau ne fait pas partie (mais le contraire aurait été étonnant !) du projet de loi actuel.