Jospin et Chirac candidats... pour dire la même chose22/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1752.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Jospin et Chirac candidats... pour dire la même chose

Lionel Jospin a annoncé mercredi 20 février sa candidature à l'élection présidentielle. Cette annonce, quelques jours après celle de la candidature de Chirac, met fin au faux suspense que les deux compères entretenaient depuis des mois, en se livrant à une sorte de concours à qui se déclarerait le dernier.

Les deux candidats dits principaux étant donc maintenant officiellement en lice, les commentaires ne manquent pas pour nous dire que le débat pour l'élection présidentielle va " enfin " pouvoir commencer. Mais quel débat ? Quelles propositions un Jospin peut-il aujourd'hui faire semblant de sortir de son chapeau ? La politique de son gouvernement, on a pu la juger sur pièces depuis cinq ans. Tout comme la politique du gouvernement de droite qui l'a précédé - et d'autres gouvernements dits de gauche auparavant -, elle a consisté à verser par de multiples canaux des subventions au patronat, tout en laissant se dégrader les services publics faute de crédits. Et l'on ne compte plus les mesures de ce gouvernement en faveur du patronat, du grand capital, allant de la flexibilité sous prétexte de loi des trente-cinq heures aux privatisations sous diverses appellations hypocrites qui ne changent rien.

Et puis ce gouvernement est aussi celui qui a laissé faire, voire aidé les licenciements. Cela va de la fermeture de Renault-Vilvorde, à laquelle le Jospin encore candidat avait pourtant promis de s'opposer, au " on ne peut administrer l'économie " prononcé par le même Jospin après l'annonce des licenciements chez Michelin, à sa passivité totale à peine couverte de quelques regrets hypocrites après les annonces de licenciements et de fermetures d'entreprises chez Lu-Danone, Marks & Spencer, Moulinex, et tant d'autres. Interdire les licenciements ? Il n'en était pas question pour ce gouvernement qui ne veut en aucun cas déplaire au grand patronat.

Tout cela se traduit par la précarisation croissante du monde du travail, par la misère croissante dans bien des quartiers, par des difficultés accrues pour tous les travailleurs.

Cette politique-là n'a été que la continuation de la politique du gouvernement précédent, et Chirac et Jospin l'ont en fait conduite en commun depuis cinq ans, même s'ils ont parfois fait semblant d'être en désaccord. Et ce serait de ces deux hommes, qui n'ont à proposer que des politiques semblables, que l'on a pu juger aussi bien l'une que l'autre depuis des années, que dépendrait le " débat démocratique " avant l'élection ? Dire cela, c'est se moquer ouvertement du monde, et en tout cas des travailleurs, des chômeurs, de tous ceux qui dans les couches populaires ont eu à subir depuis des années les conséquences de cette politique de soumission totale aux intérêts du patronat.

Le vote pour Arlette Laguiller lors de l'élection présidentielle, ce sera justement le moyen pour tous les travailleurs de dire qu'ils en ont assez de cette politique. Et ce sera bien la seule façon utile de répondre à ce débat faux et hypocrite que les deux compères Jospin et Chirac s'apprêtent à nous resservir.

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