McDonald's Paris - Au 112e jour de grève, la direction jette l'éponge : Les cinq licenciés sont repris !22/02/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/02/une1752.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

McDonald's Paris - Au 112e jour de grève, la direction jette l'éponge : Les cinq licenciés sont repris !

Le 24 octobre dernier, les salariés du McDo de Strasbourg-Saint-Denis, à Paris, se mettaient en grève pour exiger la réintégration de cinq de leurs camarades licenciés sous le prétexte d'avoir détourné de l'argent à partir d'opérations de caisse, mais en réalité pour avoir appelé à faire grève en solidarité avec un militant syndical menacé de licenciement parce qu'il avait demandé des élections de délégués du personnel et pour avoir voulu se présenter comme candidats à ces élections. Au terme de près de quatre mois de lutte, les salariés ont finalement obtenu gain de cause sur l'essentiel.

Le 2 février, les grévistes du McDo de Strasbourg-Saint-Denis ont pu mesurer la sympathie suscitée par leur mouvement à l'occasion d'une manifestation de soutien, qui a vu environ un millier de personnes manifester du boulevard Saint-Denis à la place de Clichy. La présence de plusieurs dizaines de jeunes travailleurs de la restauration rapide, qui ouvraient le cortège avec une banderole " Contre la précarité et la répression antisyndicale chez McDonald's et ailleurs ", était particulièrement remarquée.

Après près de quatre mois de conflit, les grévistes affichaient toujours une grande détenation et il n'était pas question pour eux d'arrêter leur mouvement avant que l'ensemble des travailleurs visés par les procédures de licenciement aient retrouvé leur emploi. Trois des cinq travailleurs visés s'étaient vu reconnaître le droit au maintien de leur emploi, après avoir fait constater le caractère discriminatoire de leur licenciement : l'un, qui avait fait l'objet d'une mise à pied conservatoire, avait vu son licenciement refusé par l'Inspection du travail ; les deux autres avaient vu leur réintégration ordonnée par la formation de référé du Conseil de prud'hommes de Paris. Mais restait encore à régler le cas de deux des cinq licenciés.

Finalement, après plusieurs rencontres entre les représentants des grévistes et le patron du MacDo, celui-ci devait annoncer qu'il réembauchait les deux derniers avec maintien de leur ancienneté et de leur salaire dans leurs fonctions de " managers " (assistants de direction), sous réserve cependant qu'ils ne fassent pas d'opérations de caisse et ne disposent pas des clés du restaurant.

Le protocole de fin de conflit prévoit également une indemnité qui représente 45 % de la rémunération des heures de travail perdues.

Il est aussi prévu que pendant la durée des travaux de rénovation du restaurant, devant débuter après la signature du protocole, les salariés percevront l'intégralité de leur salaire.

Le 15 février en fin d'après-midi, le protocole de fin de conflit était soumis à l'assemblée générale des grévistes et il fut signé en début de soirée.

La ténacité des grévistes a donc payé.

Au cours de l'assemblée générale, un des grévistes avait insisté sur le fait que cette lutte commune avait permis aux travailleurs de ce McDo de renforcer la solidarité qui leur serait indispensable lors de la reprise du travail, lorsqu'ils auront à affronter quotidiennement leur patron.

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