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- Lutte ouvrière n°1758
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Dans les entreprises
collège Jean-Vilar : Deux semaines de lutte
Depuis quelque temps, les conditions de travail se détérioraient au collège Jean-Vilar de la Courneuve, en Seine-Saint-Denis : problèmes de comportement de certains élèves, tensions avec la direction, professeurs absents non remplacés, etc... Les autorités académiques avaient été alertées des problèmes que connaissait le collège, sans pour autant y apporter de réponse suffisante.
Le conseil d'administration du collège, qui s'est tenu le 11 mars et qui devait préparer la rentrée de septembre 2002, a achevé de faire monter la colère : non seulement les conditions prévues pour cette rentrée ne s'amélioraient pas, mais des heures d'enseignement étaient supprimées en 5e en français, histoire-géographie, mathématiques et anglais et des cours en demi-groupes ne pourraient plus avoir lieu en sciences physiques et en biologie. Ces diminutions d'heures d'enseignement sont le résultat d'une réforme nationale, appelée pompeusement " itinéraires de découverte " où l'élève devra effectuer des projets liés à plusieurs matières... et qui a pour première conséquence de diminuer les heures de cours dans les matières principales.
Tout cela a fait que, le jeudi 14 mars, nous sommes partis en grève reconductible. Ce mouvement a été suivi massivement pendant deux semaines. Les parents d'élèves, rencontrés à deux reprises par les grévistes, ont relayé le mouvement par une pétition de soutien et l'organisation d'une " journée école déserte " le vendredi 22 mars.
Au cours du mouvement, une assemblée générale des enseignants de la ville, de la maternelle au lycée, a été organisée. Même si nous nous sommes retrouvés peu nombreux (quatre établissements sur 28), la quinzaine d'enseignants présents a pu constater que les problèmes que chacun rencontre dans son travail sont les mêmes. C'est ce qui nous a amenés à commencer l'élaboration d'une plate-forme de ville pour La Courneuve. Les grévistes de Jean-Vilar réclament, pour améliorer les conditions de travail, une réorganisation du fonctionnement de l'établissement et des moyens supplémentaires d'encadrement et d'enseignement correspondant à ceux alloués aux " établissements sensibles " (nous ne sommes " que " ZEP, c'est-à-dire zone d'éducation prioritaire). Nous avons été reçus plusieurs fois sur ces revendications à l'inspection académique de Bobigny, dont une fois dans le cadre d'une journée d'action départementale, avec une dizaine d'autres établissements en lutte. Au final, une réorganisation des services de direction et de vie scolaire est en cours et quelques moyens supplémentaires, mais encore largement insuffisants, ont été accordés pour la rentrée prochaine.
Bien qu'estimant que le compte n'y est vraiment pas, l'assemblée générale des grévistes, réunie le mercredi 27 mars, a décidé la grève pour ce jour et la suspension après. Ce mouvement a aussi été l'occasion pour tous, et en particulier pour les nouveaux arrivés (et ils sont nombreux !), de vivre ensemble, de se retrouver, de construire et partager un combat commun... et de cela, on se souviendra !