Le dernier rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) devant l'ONU signale que 80 % de la population mondiale doit vivre, survivre en fait, sans avoir droit à aucune couverture sociale. De plus, 90 % des travailleurs ne sont couverts par aucun régime de retraite " adéquat ", pour reprendre le qualificatif de l'OIT.

En ce 21e siècle qui commence, les endroits du globe où existent des systèmes de protection sociale et de retraite sont donc bien rares. Mais, même là où il y en a, par exemple dans les pays de l'Union européenne, il se trouve des Chirac, Jospin et autres gouvernants de leur acabit, pour se mettre d'accord, comme récemment au sommet de Barcelone, afin de reculer l'âge de la retraite et de diminuer le niveau des pensions.

Eh oui, malgré tout ce que nous rabâchent les tenants du système capitaliste, malgré tous leurs beaux discours sur ce qu'ils appellent le " progrès ", ce 21e siècle ressemble beaucoup au 19e siècle des débuts du capitalisme. Sauf que, en deux siècles de développements techniques et autres, la productivité du travail a explosé. Et que, du coup, l'accroissement prodigieux de la masse des richesses produites par les travailleurs du monde entier, auxquelles ils n'ont souvent même pas accès au niveau le plus élémentaire, n'en rend que plus criant le parasitisme du système capitaliste et de ceux qui en sont les uniques bénéficiaires.