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- Lutte ouvrière n°1772
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Politiciens
Continuité : Après les Emplois-Jeunes, les Contrats-Jeunes...
Le gouvernement Raffarin a l'intention de mettre en place une nouvelle mouture des emplois-jeunes de Jospin, les contrats-jeunes.
Ces contrats-jeunes seraient des contrats à durée indéterminée, destinés aux jeunes de 16 à 22 ans ayant au maximum le bac et payés au minimum au Smic. Le dispositif s'accompagnerait bien sûr d'un nouvel allégement de charges patronales pour les entreprises de moins de 250 salariés qui embaucheraient l'un de ces jeunes car " les baisses de charges (...), ça crée des emplois " affirme Raffarin après Aubry, Guigou et les autres. Les allégements de charges s'élèveront à 100 % pour les deux premières années d'embauche d'un jeune et 50 % pour la troisième, soit " une prime d'environ 225 euros par mois au niveau du Smic ". Au-delà du Smic, les allégements se cumuleront avec ceux déjà existants, instaurés par les gouvernements précédents, de celui de Juppé à celui de Jospin. Au total, le coût pour le budget de l'État s'élèverait à environ 500 millions d'euros par an.
Le gouvernement prétend qu'en procédant ainsi, entre 30 000 et 40 000 jeunes seront embauchés par an, soit quelque 300 000 en cinq ans. A peu près la même promesse avait été faite par le gouvernement Jospin en 1997, au moment du lancement des emplois-jeunes, avec un contrat de travail de cinq ans, rémunéré au Smic, qui devait permettre la création de 350 000 emplois en cinq ans. On voit ce qu'il en est aujourd'hui, cinq ans après justement, alors que depuis la fin de l'année 2001, le chômage est reparti à la hausse et en particulier celui des jeunes. Aujourd'hui, un jeune peu qualifié sur cinq est au chômage, soit deux fois plus que la moyenne nationale. Et au moment où les emplois-jeunes, embauchés dans les services publics ou associatifs depuis cinq ans, arrivent à leur terme, personne ne parle de les transformer en emplois définitifs même s'ils ont fait depuis longtemps la preuve de leur utilité.
Parions qu'il en ira des contrats-jeunes de Raffarin comme des emplois-jeunes ou de leurs variantes, qui se sont succédé depuis quinze ans, en changeant de nom - contrats de retour à l'emploi, initiative emploi, d'insertion, etc. Ils sont d'abord et avant tout des prétextes à alléger les charges sociales des patrons et des primes aux bas salaires. L'aubaine, ce n'est pas pour les jeunes à la recherche d'un travail pour vivre, mais pour les patrons, grands, moyens ou petits. Une fois de plus !