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Tunisie : Liberté pour les prisonniers politiques !
Le 29 juillet, alors qu'elle était dans sa cinquième semaine de grève de la faim, l'avocate tunisienne Radhia Nasraoui a fait le voyage de Tunis à Paris pour accompagner sa petite fille de trois ans que les autorités tunisiennes avaient refusé de laisser sortir du pays avec une simple autorisation écrite de la mère, nouvelle preuve des tracasseries mesquines et odieuses dont elles font preuve envers les opposants. Les autorités françaises, quant à elles, en signe de bonne intelligence avec les autorités tunisiennes, l'ont retenue une bonne heure à son arrivée, chicanant sur la validité de ses papiers !
Depuis le 26 juin dernier, Radhia Nasraoui fait une grève de la faim pour obtenir la libération de son mari, l'un des dirigeants du Parti Communiste des Ouvriers de Tunisie. Ce dernier a été condamné le 2 février dernier à trois ans de prison pour appartenance à ce parti, qui est interdit.
L'avocate tunisienne, bien décidée à retourner en Tunisie et poursuivre son action, dénonce notamment les conditions de détention de son mari qui, déjà privé de courrier et de livres, s'est vu refuser une hospitalisation, bien qu'ayant de sérieux problèmes de santé.
Pour l'instant, le gouvernement tunisien campe sur sa position, et il s'est même trouvé un responsable des droits de l'homme au ministère de la Justice du gouvernement de Ben Ali pour déclarer que l'action de l'avocate était « un choix personnel » dont elle « n'a qu'à assumer les conséquences », et nullement légitimé par les conditions de détention de Hamma Hammami, qui seraient « normales » selon lui.
Sur ce que sont ces « conditions de détention normales », le président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, à ne pas confondre avec le responsable gouvernemental, rappelait que cela signifiait des cellules exiguës, le manque de soins et la torture. Le même organisme a ainsi recensé en 2001 au moins neuf morts dans des conditions suspectes.
C'est dire l'urgence du combat de Radhia Nasraoui, ainsi que la nécessité que tous les prisonniers politiques soient libérés.
Les anciens détenus politiques tunisiens qui ont été eux-mêmes défendus par l'avocate tunisienne se sont joints la semaine dernière à sa grève de la faim à Paris et à Tunis, dans un geste symbolique de soutien à son combat. Des manifestations ont également eu lieu en Tunisie pour réclamer la libération de tous les prisonniers politiques.