Alors que plus de deux millions et demi de travailleurs salariés ne trouvent pas d'emploi, la situation de ceux qui en ont un, des privilégiés d'après certains commentateurs, empire année après année. C'est ce que peuvent constater les salariés eux-mêmes.

L'Insee, organisme officiel de statistique, le relève. Un exemple : avec l'application de la loi dite des 35 heures, la moitié des salariés ont des horaires de travail quotidien variables, 5 % ne connaissent pas leurs horaires de travail d'un jour à l'autre, 18 % ne les connaissent qu'une semaine à l'avance. 47 % des travailleurs doivent travailler le samedi. Quant au travail du dimanche, s'il ne concernait qu'un travailleur sur 5 il y a 18 ans, 25 % des salariés y sont contraints aujourd'hui. Par ailleurs, depuis dix ans, les heures de travail de nuit ne cessent d'augmenter.

Comment s'étonner alors qu'une proportion de plus en plus forte de salariés déclare devoir faire de plus en plus d'efforts physiques, encourir de plus en plus de risques d'accident, être de plus en plus stressés au travail ? Un travailleur sur cinq affirme devoir toujours se dépêcher, et pour cause : en quinze ans, le nombre de travailleurs dont le rythme de travail est soumis à des normes de production quotidiennes ou à des délais impératifs a doublé.

Les conditions de travail se dégradent pour les salariés et les profits s'envolent. Il y a manifestement un lien de cause à effet entre les deux.