Le mercredi 26 février, lors de la tenue de comités d'entreprise aux usines d'Auzat et de Sabart, le directeur de chaque site a été retenu pendant près de 24 heures par des dizaines de salariés.

Le personnel de Péchiney n'a pas l'intention d'accepter avec résignation la fermeture complète d'Auzat et partielle de Sabart. En tout, plus de 280 emplois sont menacés, auxquels il faut ajouter plusieurs dizaines d'intérimaires et autant de salariés de la sous-traitance.

Au cours de cette "séquestration", les syndicats ont demandé la tenue d'une table ronde avec la direction générale de Péchiney, le ministre de l'Industrie et la direction d'EDF. L'industrie de l'aluminium est grande consommatrice d'énergie électrique et la direction de Péchiney avance, parmi les raisons de la fermeture de l'usine d'Auzat, l'augmentation, après 2004, du coût de l'électricité, EDF cherchant à réaliser des bénéfices comme n'importe quelle entreprise capitaliste. Le directeur général de Péchiney regrette le temps où EDF pratiquait des prix très favorables pour les industriels: "Nous avons eu des années merveilleuses", dit-il.

Pour justifier la fermeture d'Auzat et en partie celle de Sabart, Péchiney met en avant des marges opérationnelles négatives pour les années à venir. Mais pour 2002, la marge opérationnelle (le profit) des deux usines est positive. Et au niveau d'Aluminium Péchiney, la marge opérationnelle a été de 424 millions d'euros en 2001 et de 282 millions d'euros en 2002. Que représenterait même une perte éventuelle de 2 à 3 millions d'euros, par rapport aux profits dégagés au niveau d'Aluminium Péchiney? Pendant des décennies, Péchiney a récupéré des profits énormes, et aujourd'hui, parce que la conjoncture serait moins favorable, il faudrait fermer des usines et ruiner des régions entières!

Le prix de l'aluminium est cyclique et dans de nombreuses périodes Péchiney a gagné de l'or en barre. Les salariés s'opposent à la fermeture des usines et exigent de prendre sur les profits pour préserver l'emploi.