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Education Nationale : Des "COP"contre la décentralisation!
Conseillère d'orientation-psychologue (COP) dans un centre d'information et d'orientation (CIO) de la Seine-Saint-Denis, je vous écris pour vous exposer le sort que le gouvernement Raffarin nous réserve avec ses lois sur la décentralisation.
Nous avons été avertis par les médias de l'imminence de l'application des mesures nous concernant. C'est dire tout le mépris du gouvernement à notre égard. Mes collègues et moi sommes convaincues que "qui paye, ordonne" et que les régions auront donc tout pouvoir de fixer nos missions. Si les conseillers travaillent pour les régions, ils devront orienter les jeunes en fonction des demandes du patronat local. Or nous voulons continuer à servir les jeunes et leurs familles, et pas les entreprises.
Cela signifie également que les services d'orientation offerts aux usagers varieront selon les moyens financiers des régions, moyens qui resteront disparates malgré les promesses de redistribution de l'État.
Actuellement, un conseiller prend en charge plus de mille élèves sans compter les autres usagers (non scolaires, adultes, élèves du privé) et travaille dans deux établissements en plus du Centre d'information et d'orientation. Or le ministère de l'Éducation nationale supprime le recrutement des COP et annonce la fermeture des centres de formation pour juin 2005. Ceux qui payeront le plus cher toutes ces mesures seront forcément les jeunes issus des classes populaires.
Face à ces attaques et au flou volontairement entretenu par le ministère, nous avons rapidement décidé de ne pas nous laisser faire. Au niveau de notre CIO, depuis le 12 mars, mes collègues et moi avons interrompu nos permanences et nos séances dans les établissements pour montrer notre colère. Nous nous sommes adressées aux personnels par tract, nous avons pris la parole dans les assemblées générales. Parallèlement, nous avons projeté des actions en commun avec d'autres centres: assemblée départementale, communiqués de presse, actions en direction des parents. Nous savons que les conseillers ne sont pas les seuls à être touchés et nous restons persuadées que seule une action de l'ensemble des personnels de l'Éducation nationale pourra faire reculer le gouvernement.
Le 18 mars, nous étions dans la rue, déterminées à nous faire entendre, arborant sur nos pancartes: "Envie d'agir? oui Ferry, contre des économies sur l'Éducation, contre des inégalités entre les régions, pour garder nos missions!".
La bagarre n'est pas finie: prochain rendez-vous le 27 mars pour une grève des catégories de personnels touchés par la décentralisation.